𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟔 | Souvenirs disparus

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༄

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Jungkook n'était pas un idiot. Il avait parfaitement remarqué que quelque chose avait changé depuis plusieurs minutes.

Je voyais ses yeux inquiets me scruter alors qu'on avait repris notre marche dans un silence pesant. Il avait perdu son sourire. Mes mains étaient enfouies dans les poches de mon pantalon, ayant commencé à trembler.

Plusieurs fois, Jungkook voulut ouvrir la bouche pour s'exprimer, seulement à aucun moment il ne le fit.

Je n'avais pas envie de parler, et je crois qu'il l'avait compris.

Je souhaitais juste rentrer chez moi, retourner au café, saluer Emma, revenir à ma place devant la baie vitrée, boire mes trois noirs habituels et me replonger dans mes textes. J'avais besoin d'écrire, de poser des mots sur ce qui se passait.

Je devais me libérer.

Tout cela devenait bien trop intense. Même mon cœur froid et totalement amorphe recommençait à palpiter.

Il se réveillait.

C'était mauvais.

Jungkook s'arrêta. Je mis du temps à le remarquer, me tournai alors vers lui, plantant mes iris dans les siens pour la première fois depuis un quart d'heure.

Il était nerveux, et moi j'attendais.

J'aurais pu essayer de le rassurer, trouver les phrases qu'il fallait pour le consoler, mais je ne pouvais pas.

Je n'y arrivais pas.

Ma raison coulait au fond de l'océan, emportée par le tourbillon des vagues, turbulentes, tranchantes, à présent devenues des lames.

Il entrouvrit la bouche, prêt à poser une question que je n'avais aucunement envie d'entendre.

Ce fameux « qu'est-ce qui ne va pas ? » où la réponse est, était, et sera perpétuellement la même :

Rien. Tout va bien.

Même si tout n'allait pas, il fallait maintenir les apparences. Que penseraient les autres si l'on disait ce que notre cœur subissait ? Personne ne comprendrait, ils feraient semblant, n'offrirait qu'une hypocrite compassion avant de nous tourner le dos.

Ignorer était bien plus simple qu'accompagner, n'est-ce pas ?

Je m'apprêtais à fermer les yeux face à cette question que j'avais déjà entendus des dizaines de fois par mon éditeur, quand je fus à nouveau bouleversé par un changement brutal.

— Je suis désolé.

Il était là le problème.

Jungkook était trop surprenant, trop unique, trop lui-même.

Il ne faisait rien comme les autres.

— Je crois avoir fait quelque chose de mal, mais je ne m'en suis pas rendu compte. Je suis vraiment désolé d'avoir pu vous blesser, d'avoir pu, à n'importe quel moment, vous importuner.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant