𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟎 | La pluie sur ton visage

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༄

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L'heure qui suivit avait été interminable. Lorsque le rideau s'était baissé et que les danseurs avaient salué la foule, mon angoisse avait grimpé en flèche.

J'avais l'impression que la peur était le seul sentiment que j'arrivais à discerner parmi les autres. Il était tétanisant. Étouffant.

Namjoon applaudissait. Sa fille le copiait, s'amusant à faire plus de bruit que son père avec ses paumes. Moi, j'étais pétrifié. Mon regard était fixé sur le rideau, ma crainte de croiser le sien prenait le dessus. Je faisais attention à ma respiration, inspirant et expirant calmement. J'essayais de me contrôler.

Finalement, les spectateurs se levèrent. Mon éditeur en fit de même. Il récupéra ses affaires, remit sa veste sur ses épaules, aida Nya à s'habiller. Je ne bougeais pas. C'était comme si le moindre mouvement pouvait me faire sombrer. Sombrer dans quoi ? Je ne savais pas. Juste sombrer.

Ça me dépassait. Je regrettais amèrement d'avoir accepté de le revoir. J'hésitais à partir, à lui faire espérer mon arrivée, qui ne viendrait jamais. Je n'étais pas comme ça. Même si mon corps hurlait le contraire, je n'étais pas comme ça. Ici, maintenant, et à cet instant, je n'avais pas le choix, pas d'alternative.

Il fallait assumer.

Je devais assumer.

— Tu comptes rester dormir sur ton siège toute la nuit ? sourit Namjoon.

J'allais devoir lui annoncer.

— Je ne rentre pas avec vous.

Froid. Distant.

— C-comment ça ?

— Ne t'en fais pas pour moi.

Évasif. Fuyant.

— Taehyung...

— Ne me pose pas de question...

Cela sonnait presque comme une supplication.

Il poussa un soupir.

— On peut attendre, tu sais, si tu as quelque chose de prévu ?

— Je prendrai un taxi.

— Ça ne me dérange pas, je...

— S'il te plaît, dis-je en tournant mes yeux vers lui.

Il n'insista pas. Les reflets de l'âme avaient un pouvoir que la raison ignorait encore.

— Envoie-moi juste un message quand tu seras chez toi. Je n'ai pas envie d'alerter la police de ta disparition à mon réveil demain matin.

Je hochais la tête. Une fois uniquement. C'était suffisant.

Nya me salua avant de partir, je lui rendis d'un geste de la main. Namjoon m'avait simplement touché l'épaule, mon corps n'avait pas réagi. J'avais parfois l'impression qu'il était mort, ou vide d'énergie. Il bougeait peu, seulement quand c'était nécessaire. Tout comme je vivais peu, seulement quand c'était nécessaire.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant