𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟏 | Le parfait-imparfait

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Trois ans à éviter l'angoisse des aéroports pour finalement me retrouver en plein dedans.

C'était un cauchemar.

Vingt-et-un décembre, vendredi. Dernier jour avant les vacances scolaires, j'avais mal calculé mon coup. Au milieu des hommes et des femmes en costumes pour le travail : des familles. Beaucoup de familles. Et des touristes.

Les couloirs étaient bondés, et le brouhaha insoutenable.

Trop de monde.

Jungkook semblait paniqué, lui aussi. On suivait les indications dans l'espoir - enfin - de monter dans l'avion.

Nous pesâmes et laissâmes les bagages aux comptoirs, passâmes les portiques et la sécurité avec la boule au ventre, attendîmes une demi-heure devant la porte d'embarquement et ce fut le moment de montrer les billets. Un soupir de soulagement traversa simultanément nos lèvres lorsque nous fûmes assis à nos sièges.

— J'ai sonné, rit-il, le stress redescendant.

— J'ai vu ça.

— C'est à cause des piercings.

Il jeta un regard par le hublot pour observer les hommes en gilets orange sur la piste. De mon côté, j'imaginais déjà ses yeux se perdre auprès des étoiles cette nuit.

— Je devrai peut-être les enlever.

— Pour le retour ?

— Non, définitivement.

— Je les aime bien, moi.

Il voulut répliquer, mais se ravisa.

Une dame s'installa à ma droite, le restant des voyageurs prirent place et les hôtesses de l'air présentèrent les consignes de sécurité en cas de perturbations.

Les sièges étaient confortables et un oreiller ainsi qu'une couverture étaient mis à disposition. Mon sac en soute contenait mon traitement. Impossible d'y accéder. J'allais être éveillé tout le long du trajet. Mon ordinateur était d'ores et déjà déposé sur la tablette du dossier.

Si je ne dormais pas, il fallait bien combler le temps qui passe. Et j'avais des corrections éditoriales à faire en vue de la sortie de mon roman, dans deux mois.

Jungkook avait été plus prévoyant que moi, gardant un sac à dos à ses pieds. Il me l'avait montré, ce matin, avant que l'on prenne le taxi. Un de mes livres était à l'intérieur, accompagné de deux autres auteurs que je ne connaissais pas. Sûrement des écrivains contemporains tout juste édités. Il avait aussi récupéré un chargeur de téléphone et ses écouteurs sans fil.

Dans nos moments de silence, il était sur son portable, balayant les réseaux sociaux.

Une dernière annonce par le pilote, et puis l'avion avança.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant