𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟗 | Miroir

254 31 29
                                    

༄

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Séoul.

Si l'on m'avait annoncé qu'un jour je retournerais dans cette capitale, je ne l'aurais pas cru.

Voir ce nom sur les mails de remerciements pour l'achat des billets d'avion me donnait des sueurs froides. Et je les regardais en boucle. Je crois que mon cerveau n'arrivait pas à assimiler cette information.

J'allais rendre visite à mon père dans une quête floue de vérité.

Mon père, ce meurtrier.

Je faisais ça pour Jungkook, pour être plus présent pour lui. Il fallait que le père tue également le fils, qu'il l'use jusqu'à ce qu'il ne reste de lui qu'une chair décharnée.

Une fois que les souvenirs seront revenus, que ce que j'avais tenté de maintenir sous silence éclatera, je pourrais rendre heureux Jungkook.

Il dit que mon malheur ne fait pas son bonheur, j'ai pourtant la preuve que c'est faux. Jungkook renaissait de ses cendres, prenant ma braise pour s'allumer. Moi, je n'avais plus que les vagues pour me noyer.

Trois heures vingt du matin. Impossible de dormir. La peur broyait mes os.

Le froid traversait les murs de mon appartement, me forçant à remonter sans cesse la couette sur mon corps. Il tremblait. Gelé et épuisé.

J'avais sincèrement hésité à prendre mon traitement, debout pendant dix minutes à fixer les plaquettes comme si ma vie en dépendait avant d'aller me coucher.

Certainement, d'ailleurs, que ma vie en dépendait.

Aucun humain n'est capable de supporter la fatigue aussi longtemps et à une aussi haute intensité.

J'allais mourir.

Pas tout de suite, mais d'ici quelques années sûrement.

Je ne mangeais presque plus, et pour être honnête, ça me terrifiait. Le manque de sommeil et de nourriture allaient réduire mes espérances de survie.

Ce n'était pas volontaire. La faute revenait au poids dans mon estomac qui s'alourdissait à l'odeur ou à la sensation d'aliments contre ma langue.

J'avais avalé un bol de soupe ce soir, uniquement pour dire que quelques calories se baladaient dans mes veines. Il faudrait que je me pousse, que je me donne des objectifs pour que les moments de repas paraissent moins barbants, moins ennuyants, moins fatigants.

Je pense que le pire c'était ça : la fatigue.

En rangeant mes affaires pour la Corée-du-Sud, je m'étais aperçu que le moindre effort me demandait une quantité d'énergie bien plus importante qu'à la normale. La valise ouverte sur le lit, j'avais dû reprendre mon souffle à plusieurs reprises et m'asseoir lorsque je tournais trop vite la tête. J'étais en manque de sucres, et probablement d'autres choses.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant