𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟓 | Je vais bien

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Dix-huit heures. Je quittai le café après avoir payé et rangé mes affaires, la chaise remise à sa place comme si je n'étais jamais venu.

Jungkook était passé en coup de vent, aujourd'hui, m'accordant sa présence pour deux heures seulement. Nous n'avions pas reparlé du square. Le samedi, après son réveil, la journée s'était déroulée normalement malgré mon retard au café. Il était resté avec moi jusqu'au moment de se séparer, il y a tout juste une heure. Il était difficile pour nous de converser quand j'écrivais. Je n'arrivais pas à me concentrer sur deux choses à la fois, conséquence de mon manque de sommeil.

Namjoon m'avait appelé, ce dimanche, confirmant un entretien sur l'avancée de mon livre. Jeudi, dix-neuf heures, chez moi. En principe, ma porte n'était ouverte à personne. Je préférais que mon appartement reste un lieu où hurlaient mes cauchemars plutôt qu'un lieu de rencontre. Mais j'allais faire une exception, las de voir l'inquiétude sur le visage des gens. Je ne pouvais pas éviter mon éditeur, mais sa femme, oui.

Mon sac à la main, je marchai d'un pas rapide vers ma voiture garée un peu plus loin. Une des rares occasions où je ne me déplaçais pas à pied. Ce lundi était différent des autres.

Clé dans ma poche, la portière s'ouvrit lorsque mon pouce appuya sur la poignée. À l'intérieur, je déposai mon ordinateur sur le siège passager, mis la ceinture, enclenchai le moteur et démarrai.

Les bouchons parisiens m'assaillirent dès le premier rond-point, je réussis toutefois à y échapper en tournant dans des ruelles peu fréquentées. L'angoisse me prit à l'estomac au fil des kilomètres parcourus. Elle était d'une violence à m'en faire frissonner l'âme.

Depuis le trottoir, le fantôme de mon éditeur criait. Lorsque sa silhouette disparaissait de mon rétroviseur, elle revenait à la charge une dizaine de mètres plus loin.

« Est-ce que ça va ? »

« Taehyung, est-ce que ça va ? »

« Dis-moi, est-ce que ça va ? »

Mes mains se cramponnaient au volant, je le serrais si fort que mes phalanges en devinrent blanches, vides de sang. Une forte émotion bloquait ma respiration, me forçant à tousser entre chaque expiration. La radio, éteinte, donnait accès à mes pensées pour me submerger.

Je fus contraint de m'arrêter sur le bord de la route, la vue trouble. Happé par mes maux, je fixai la voiture devant la mienne, étonné d'avoir pu effectuer un créneau dans cet état. Le tremblement de mes doigts se calma lentement après une pause, au même rythme que mon cœur. Je repris mes esprits le crâne contre l'appui-tête, et Namjoon s'évapora dans le bruyant brouhaha de la capitale.

Un regard vers l'heure digitale de mon tableau de bord et je me rendis compte de mon quasi-retard : il ne me restait plus que dix minutes. Je tournai mon visage vers la fenêtre et reconnus immédiatement la rue. Par un heureux hasard, j'étais proche du lieu où je devais me rendre.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant