𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟐 | Tu es beau

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Il y a un genre de personne qui, sans même s'en rendre compte, attire l'œil. Alors, allongé dans mon lit, une question me vint en tête :

Pourquoi est-ce que tout ce qui est beau nous attire ?

Lorsque quelqu'un ou quelque chose est jugé « beau », on est obligé de contempler, de l'approcher, de presque toucher pour le sentir dans son entièreté. Il nous est impossible de détourner les yeux, et nous espérons ne jamais l'oublier.

L'esthétique est d'autant plus associée à des sentiments positifs. Dans notre recherche d'émotions agréables, la beauté nous offre apaisement et sérénité. Si l'on s'y attarde plus longuement, on pourrait remarquer que ce qui nous semble déplaisant nous éloigne. Amertume, dégoût et crainte se réveillent. La beauté est signe de sécurité, de confiance. À première vue, les personnes belles nous paraissent saines d'esprit, d'élégantes âmes alors même qu'il pourrait s'agir de tout l'inverse.

Peut-être que le terme de beauté, spécifique à chacun, représente également ce que l'on voudrait devenir, ce à quoi on aimerait ressembler. Envie, presque jalousie.

Le physique n'est pas la seule chose à pouvoir être perçue comme belle, l'art en fait aussi partie. Dans l'Introduction à l'Esthétique, Hegel dit « Tout ce qui vient de l'esprit est supérieur à ce qui existe dans la nature ». L'humain fait en sorte de rendre l'irréel plus beau que ce qu'il en est finalement. Les œuvres d'art incarnent l'idéal, ainsi prouvant que l'homme est un être penseur. Cette subjectivité est associée à des expériences propres à soi-même, culturelles ou personnelles, souvenirs heureux ou influences positives, donnant une différence d'attrait et de goût entre nous tous.

Pour en revenir à la beauté, l'être humain doté d'un instinct primitif s'oriente vers ce qu'il cautionne de « beau » dans le but de se reproduire et d'obtenir une progéniture en bonne santé. De survivre dans un endroit hostile et difficile.

Mais alors, la beauté était-elle liée à la sensibilité ? À une certaine fragilité ?

Je laissais mes pensées s'écouler ; j'adorais ces moments-là. C'était rassurant, je crois, de ne pas lutter contre elles.

J'estimais que oui, la beauté est liée à ces deux caractéristiques. Les belles choses sont délicates, vulnérables, tout cela amplifié par leur fragilité qui rend le tout précieux. On se sent obligé de protéger ce qui pourrait se briser à la moindre fissure. On devient alors avide de le garder longtemps, éternellement. La sensibilité, quant à elle, apporte une profondeur émotionnelle qui permet de sombrer intensément dans l'entichement. Cependant, la beauté peut aussi être trouvée dans ce qui est fort et durable, et cette contradiction m'agaçait.

Le beau pouvait être mal utilisé. Certains en profitaient pour obtenir ce qu'ils désiraient, pour manipuler et anéantir ceux qui ne rentraient pas dans ce code de l'esthétisme. Le meilleur exemple n'est-il pas le harcèlement ou la mise à l'écart de ce que l'homme juge de « différent » ?

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant