𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟎 | Second pas

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Jungkook était malade. Je crois que je venais de comprendre le véritable sens de ces mots. Il était malade, et ce n'était pas avec un simple repos que l'on en guérissait. Il fallait se battre, lutter en permanence contre soi-même.

Jungkook était malade mais il avait la force d'aller au travail, de se rendre au café, là où l'air empestait l'odeur de la nourriture. Il était plus courageux que moi, c'était indéniable.

J'avais peur, cependant, que ça le détruise.

Ce n'était pas une surprise pour moi, je m'en étais douté. Je n'étais ni aveugle ni né de la dernière pluie. Je ne comprenais toutefois pas très bien comment les troubles alimentaires fonctionnaient. Étaient-ils différents pour chaque personne ? Sûrement que oui. Je savais que la boulimie se manifestait sous forme de crises. Enfin, c'est ce qu'il me semblait. Ce n'étaient pas des sujets sur lesquels j'étais bien renseigné, le devrais-je ? Il n'est pas trop tard, de toute façon. Mais je préférais qu'il m'en parle de lui-même. Est-ce qu'il le ferait ? J'en étais persuadé. En tout cas, il était plus ouvert que moi, à ce niveau-là. Ça ne me dérangeait pas, je n'attendais que ça.

Je voulais qu'il me parle de lui du matin au soir. Sa voix était comme une mélodie jouée au piano, ponctuée par de légères notes de violon sur la fin de ses phrases. Le vent dévoile les phrasés les plus subtiles au grand jour, fait virevolter les notes dans les oreilles des curieux, des attentifs, de ceux qui savent apprécier la douceur des émotions codées.

Mais Jungkook s'efface. Il y avait des jours où il allait bien, d'autres non. Un jour la lumière éclairait son visage, d'autres elle l'ignorait. Comment l'aider ? Le pouvais-je ? Que dire ? Que faire ? Comment réagir ? Quels sont les mots appropriés ? Ceux qui ne le sont pas ? J'avais peur d'être trop honnête, de le brusquer, de le braquer. D'empirer la situation. J'avais peur de le briser. J'avais peur, même, de l'anéantir

Les questions s'enchaînaient dans ma tête, impossible de les calmer.

Au café, ma boisson me riait au nez. Elle se moquait, je crois, parce qu'il était presque seize heures et je n'avais encore rien écrit. Je l'attendais. J'attendais Jungkook. J'espérais secrètement qu'il m'avoue tout ce qui le peinait. J'étais terrifié à l'idée qu'il perde à son tour son sourire. Son véritable sourire. Celui qu'il avait quand il était avec moi, pas celui qu'il lançait à tout le monde par politesse. Tout le monde sauf moi. Le mien était différent, plus doux, plus léger. J'aurais pu l'attraper entre mes mains mais je préférais le lui laisser. Il flottait, son sourire. Il frôlait mes vagues, son sourire. Il faisait battre plus durement mon cœur, trembler mes doigts plus frénétiquement, frissonner mon corps plus fougueusement.

La cloche sonna, je relevai immédiatement mes yeux vers lui. Ma peau s'imprégna de son parfum. Les lèvres entrouvertes, il s'approcha et s'installa sur le siège me faisant face.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant