𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟕 | Respire dans ma bouche

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J'avais une théorie comme quoi l'être humain s'habituait à la beauté. Un paysage, un tableau, une personne... Les yeux, à force d'admirer, ne remarquent plus les qualités qui nous émeuvent à l'origine. Les touristes s'entassent devant la Tour Eiffel, tandis que les Parisiens ne font plus attention à elle.

On se lasse avec le temps, on trouve de nouvelles splendeurs à contempler jusqu'à ce que le cycle se ferme à nouveau. Et on recommence.

Il y a aussi cette réaction avec la musique. Notre préférée devient celle que l'on n'est plus capable d'écouter.

L'homme s'écœure de ce qu'il aime puisqu'il souhaite revivre en boucle les émotions qui l'ont bouleversé la première fois. Impossible de se contrôler, la passion consume la raison.

C'est naturel, je suppose, de se dégoûter des belles choses.

On finit bien vite par se fasciner par une sculpture voisine.

Il y avait toutefois une exception à cette théorie, et peut-être serais-je l'unique à l'expérimenter.

Mon deuxième café entre mes mains, Jungkook était sorti de la salle de bains et m'avait rejoint dans la cuisine où mon dos s'échouait contre le plan de travail. Onze minutes et sept secondes s'étaient écoulées entre notre arrivée, et le retour de Jungkook devant moi.

Je ne l'avais aucunement pressé, comprenant parfaitement son besoin de s'isoler, de reprendre ses esprits, seul, pour se rassurer.

— Tu veux boire quelque chose ?

— De l'eau, s'il te plaît.

Tic... Tac...

— J'ai du sirop de menthe.

Honnête, je désirais qu'il sache que moi non plus, je ne faisais pas que l'observer. Jungkook tentait de me déchiffrer au travers de mes livres. Je tentais de le déchiffrer au travers de ses envies.

Sans expression sur son visage, il me dévisagea.

Et je crois que le temps se suspendit.

Une vingtaine de centimètres nous séparait, son parfum toutefois m'enivrait. Sa respiration, à nouveau douce et calme, soulevait les mèches tombées sur mon front. J'étais dos à la lumière, à contre-jour, il lui faisait face. Malgré la tristesse de l'hiver, ses joues et son nez rougis par le froid brillaient comme neige au soleil. L'éclat dans ses yeux revenait au fil des secondes qui s'étaient pourtant figées.

Mon regard dévorait sa beauté.

Jungkook était l'exception.

Impossible de me lasser. Chaque jour, chaque rencontre, chaque moment avec lui me surprenait. Tel un rêve, mon cerveau ne pouvait se convaincre que Jungkook me parlait, me côtoyait, me touchait. Alors quand cela se produisait, c'était comme si je le vivais pour la première fois.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant