𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟏 | L'éternité sur le bord de tes lèvres

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TW// ce chapitre contient une scène pouvant atteindre votre sensibilité. En cas de doute, veuillez relire l'avant-propos.

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J'étais vide et froid. Quelque chose manquait.

Je tâtonnais de mes doigts l'espace à côté de moi, les yeux fermés.

Je crois que c'était la première fois que je me réveillais au milieu de la nuit alors que j'avais pris mon traitement. Je me sentais vaseux, ailleurs, comme en équilibre sur un fil accroché au-dessus du néant.

— Jungkook... ? prononçai-je mollement.

Quelle heure était-il ? Quel jour étions-nous ? Pourquoi n'était-il pas au lit ?

Je grelottais à cause du froid ou bien à cause de son absence.

J'étais un enfant démuni, seul. Abandonné.

Les mots étaient forts, mais bien que mes comprimés me rendent moins amorphe qu'avant, ça faisait toujours peur de ne pas comprendre qui l'on était. De sentir son esprit hors de son corps. Je flottais telle une vague sans vent. Inerte. Ne sachant plus si la surface était la profondeur ou si la profondeur était la surface.

— Jungkook... ? répétai-je, désespéré.

Un sanglot, presque, se mêlait à ma voix.

J'ouvris difficilement les yeux. Mes paupières pesaient une tonne, et ma vue était floue. Brouillée.

La lumière de la cuisine éclairait le dessous de la porte de la chambre. Son chat miaulait. Du bruit provenait de là-bas : du papier qu'on froisse, du carton qu'on déchire, des placards qu'on ferme.

Un soupir m'échappa quand je me tournai vers son radio-réveil.

Trois heures et quart.

Les draps étaient tirés et glaciales.

Depuis combien de temps m'avait-il quitté... ?

Une main contre le mur, je m'appuyais pour marcher. Mon corps était épuisé. Engourdi.

Je sortis de la chambre sans comprendre comment et longeai le salon.

L'ampoule au plafond agressa ma rétine, obligé de cligner plusieurs fois des yeux.

Et la scène qui se joua devant moi renversa l'océan.

— Jungkook !

L'éclair de la lucidité. L'éclair qui déchire le silence. L'éclair qui brise le rêve dans lequel j'étais plongé depuis deux semaines. Depuis mon retour en France, j'avais été aveuglé.

Jungkook se tenait là, recroquevillé au sol, les yeux rouges et les poignets vomissant de sang.

Mon regard se perdit sur l'état de la cuisine. Tout était en bordel.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant