Chapitre 28: Fluctuat Nec Mergitur
PDV: justine- Et... victoire pour Emilie !
- Quoi ? Mais j'avais de l'avance sur elle ! Ragea Luc.
- Eh bien figure toi que non ! S'exclama ma meilleure amie en lui riant au visage.
- Toi...
- Vas-y finis ta phrase ? Suggérai je malicieusement.
- Non finalement c'est bon. Abandonna t'il en levant les yeux aux ciels avant de se lever.
- Ramène du thé d'ailleurs s'il te plait au passage ! Lui demandai je en souriant.
- T'as de la chance que je t'aime. Maugréa t'il en se dirigeant vers la cuisine.
- Et toi non parce que t'as perdu. Rappela Clémence. Nous rîmes de bon coeur tandis que Clara ramassai les cartes et Luc revenait avec le thé et des biscuits.
Il se rassit sur le canapé et je m'appuya contre lui enveloppée dans un plaid à carreaux. Mes yeux me faisait mal, mais tant qu'ils ne changeaient pas de couleur tout allait bien alors je n'y fis pas plus attention que ça. Clémence réclama une chanson et nous nous levâmes de bonne grâce. Luc s'assit au piano et je me rassis sur l'accoudoir du fauteuil et échangeai un regard avec mon petit-ami. Il entama les premières notes d'une chanson dont tout le monde connaissait les paroles et je souris avant de prendre une grande inspiration et de commencez à chanter
- Emmenez moi, au bout de la terre. Emmenez moi au pays des merveille.
- Il me semble, que la misère
- Serait moins pénible au soleil.Les filles m'avaient rejoins pour chanter le refrain et Luc superposa sa propre voix en riant. Je profitai de quelques secondes de répits pour les observer. Clara se déplaçait dans le salon avec grâce dans un mouvement presque dansant pour aller ranger le paquet de carte dans le meuble. Clémence et Emilie ce balançait lentement sur l'air en riant et Luc ratait parfois quelques notes après que sa concentration fut évaporée par nos éclats de rire.
*
Le vent soufflait fort, projetant du sable un peu partout et envoyant les vagues se fracasser sur la plage et les rochers. Le ciel était chargé de nuage, il faisait sombre. La main de Luc dans la mienne j'observais ce spectacle. La migraine pulsait au fond de ma boîte crânienne mais je l'ignorais, hypnotisée par la violence de la mer. Hier un gamin avait vu sa mère mourir parce que l'ambulance n'était pas arrivée à temps à cause du détour que la destruction de la route nous a fait faire. Hier j'ai du annoncer à un enfant de 6 ans que plus jamais il ne verrait sa mère, que sa maladie l'avait emporté parce que notre gouvernement avait lui même saboté son propre système médical. Hier, j'aurais pu nous tuer, mon binôme et moi, quand pendant une fraction de seconde j'ai perdu la vue au volant et que je ne l'ai retrouvée entièrement que quelques minutes plus tard. Je le sent grandir en moi, ce mal, cette infection qui remonte dans tout mon corps, traversant chaque réseaux veineux, chaque organes, chaque muscle. Je sais qu'elle est présente, mais parfois elle me fait une petite piqûre de rappel en me montrant ce qui m'attend sûrement, en m'empêchant de voir, en me brouillant la vue, en hurlant dans ma tête. Oh que oui elle est là. Et elle grandit, bien logée au chaud aux creux de mes yeux, attendant patiemment le moment où elle aura assez de force pour détruire tout ce qui me permet de survivre. Elle me surprend parfois dans mon reflet, me donnant un air cadavérique et décolorant progressivement mes iris, jaunissant mes yeux. Mais dans le feu de l'action je peux y faire abstention, alors je bouge, ne cesse de m'agiter, afin d'oublier qu'un jour elle m'en empêchera sûrement.
*
- Keyra ! Tu sais pas où est rangé la sauce tomate ? J'ai vu que Nimo en avait ramené ce matin ! Demanda Clara en passant la tête dans l'encadrement de la porte.
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La Résistance
Science Fiction"Survivre. Le seul objectif de la plupart des habitants de ce pays. Avoir des nouvelles de mon frère et empêcher les gens de mourir... c'est le mien." Dans un pays secoués par la guerre civile La Resistance ce met en place. Des adolescents profondém...