Chapitre 35: this world's burning and me with it

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Chapitre 35: this world's burning and me with it

- Tu m'as l'air fatigué.

- Je fait des cauchemars donc ça entrecoupe mon maigre cycle de sommeil. Répondit Clara avec humour.

- Tu peux prendre ma chambre si tu veux, je te l'ai déjà proposé. Je rappelai en entreposant des affaires dans la petite valise ouverte sur le lit.

- Et on mettrait Luc où ? Elle ria.

- Il dort pas beaucoup et encore moins ici, je pense pas que ça le dérangerai... En plus je parierai l'avoir entendu te proposer déjà non ?

Elle rougit.

- Oui... Mais je veux pas déranger...

- Tu sais très bien que tu déranges pas soit pas sotte ! Mais apparemment t'as déjà découché, c'était bien chez Julien ? Me moquais-je.

- Comment tu sais ? Elle était passé du rouge pivoine au cramoisi en une fraction de seconde.

- Pique pas un fard comme ça. J'ai ri. T'es majeure et vaccinée, à partir de ce moment là je me fiche de ce que tu fais dans et hors d'ici. J'haussais les épaules. Mais malheureusement pour toi les murs ont des oreilles et Luc ne dors pas, alors il fait des commérage...

- Oh le...

- Clara, sérieusement on est content pour toi si il y a quelque chose tout comme si il n'y a rien tant que ça te va, ok ? Et t'es pas obligé de nous en parler. Je lui souris avant de finir de plier un pull.

Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, une sirène d'alarme siffla, de plus en plus fort. En un regard nous nous comprime. Je laissai les affaires en plan, jonchant le sol ça et là, prenant juste soin de cacher la valise et attrapai un pull. Clara fit de même et nous nous dirigeâmes vers le couloir pour nous chausser, téléphone en main, prête à décrocher au moindre appel au secours.

Luc et Clémence étaient à la librairie et Emilie au studio de danse, en centre ville, donc l'endroit le plus susceptible d'être ciblé par la salve de bombe et de tir.
Bientôt nous entendîmes la première détonation. En direction du centre ville. Je décidai d'appeler mon frère juste «  au cas où » tandis que mon amie contactai sa mère.

Nous raccrochâmes alors qu'un défilé de chars passa à coté de la fenêtre de notre pièce à vivre. De nouvelles bombes s'abattirent, si proche que nous sentîmes le sol trembler sous nos pieds, de même que des bruits de tirs qui résonnèrent dans les rues.

Nos téléphone sonnèrent presque en même temps que mon biper. Keyra nous pria d'aller aider dès que nous pourrions sortir et de contacter nos amis parce qu'ils n'y parvenaient pas et Adoni fut sollicité elle aussi, toute aide était bienvenue.

Je sentis la panique monter dans mon corps aux mots de l'ancienne gendarme. Ma respiration se fit de plus en plus laborieuse et je sentais mon coeur battre trop fort dans ma cage thoracique. J'enfilai une veste en jean et attrapai les clés de la voiture.

- Justine attends ! Alors que j'allais ouvrir la porte la blonde m'attrapa le bras.

- Mais Clara ! On sait pas où est-ce qu'ils tirent ! Peut-être qu'ils sont pris au piège, je sais pas moi !

- Justement, on ne sait pas. Et si on tombe sur des chars ? Morte, aucune de nous ne sera utile. Viens, on va attendre que la salve passe, et je te promet que dès que la sirène se tait on saute dans la voiture. Ok ? J'acquiesçai, toujours paniquée.

Après qu'elle nous ait servi un verre d'eau chacune, nous nous asseyâmes dans le salon. Dans l'attente et le silence. Silence troublé par l'air toujours plus strident répété en boucle durant l'heure entière que dura l'attaque. À chaque bruit sourd de bombe s'abattant sur le goudron je la voyais sursauter, tandis que je frissonnais légèrement, les yeux dans le vide à deux doigts de rester coincé dans ma terreur pour toujours. Mon cœur battit toujours autant durant cette heure qui me parut interminable et je n'entendis plus que lui à la fin.

La RésistanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant