Chapitre 33: Aut viam inveniam aut faciam

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Chapitre 33: Aut viam inveniam aut faciam

Nous vivions dans un monde incertain, la seule chose qui ne l'était pas, c'était que beaucoup aller y rester.

Trafic d 'armes, de bombes, atelier de déminage, création de bombes artisanales, apprentissage de la surveillance et de l'espionnage, notre système scolaire partait en vrille, rappelant étrangement les jeunesses hitlériennes et l'urss sous Staline, une légère impression de vivre dans un roman de George Orwell me taraudait dès que mon frère me racontait ses cours.

N' étant pas actrice ou espionne j'eu beaucoup de mal à me mettre dans la peau de Clarysse.
Je n'avais pas la confiance d'Emilie, l'optimisme de Clara ou encore le talent de Clémence. À vrai dire J'était plutôt raide comme un piquet, déconcentrée et bloquée. Clarysse était pourtant quelqu'un de très timide et effacée, je devais surtout travaillé la posture et essayer d'écouter les conversations sans que ça ne soit voyant, mais je n'y parvenais guère, soit des pensées parasites m'accaparées, soit je ne parvenais pas à poursuivre ma tâche en écoutant, trop absorbée par le récit.

- Justine ! Tu es encore avec nous ? Dans un élan de rage je repoussai la table en me levant, faisant valdinguer toutes mes feuilles et stylos. Je sortis bruyamment de la pièce et montai les escaliers en courant.

C'était injuste. Injuste, injuste, INJUSTE. J'envoyai voler les affaires jonchant le sol avec un coup de pied et m'affala sur le sol. Pourquoi ils y parvenaient tous avec tant d'aisance et pas moi ? « Tu t'en sors bien dans la théorie » oui, dans les théories, juste en théorie...
Mais pas en pratique merde ! je frappai à nouveau violemment le sol, des larmes de rages perlant au bout de mes cils.

- Justine ?
- ...
- C'est Tania, je vais partir. Si tu veux toujours que je te dépose à l'hôpital c'est maintenant.
- J'arrive. Je prends mes affaires et c'est bon. Dis je en essuyant rapidement mes yeux avant de remettre mes lunettes et me relevai.

J'enfilai un pull au hasard dans la pile que j'avais fait voler un peu plus tôt et attrapa mon sac à dos. Quand je sortis de la pièce Tania n'était plus dans le couloir et je supposai qu'elle m'attendait dans la pièce à vivre. Après une légère frayeur dans les escaliers, où j'avais failli mangé le sol, je ne passais même pas récupérer mes feuilles et accéléra le pas jusqu'à l'entrée où je me chaussai tandis que mon amie fermait son blouson puis nous sortîmes ensemble de la grande maison de maître.

Une fois dehors l'air frais vint nous fouetter le visage et je sentis la rougeur de mes joues s'apaiser, il faisait décidément très chaud dans cette demeure et ma colère n'avait rien arrangé.

*

Je me battais avec les boutons de mon chemisier tandis que mes cheveux tombaient en cascade devant mes yeux, empêchant mes doigts tremblant de démarier lundi avec mardi que j'avais accidentellement  boutonné ensemble.
Enfin je parvins à bout de cette fichue boutonnière et continua de me changer.
En enfilant mon pantalon j'effleurais le bleu récent qui ornait ma hanche me faisant frissonné légèrement . Je m'étais pris le meuble en bas des escaliers chez les Ronsard il y a deux jours et la marque ne semblait pas décider à s'en aller.

Enfin je finis de boucler ma ceinture après avoir rattacher mes cheveux et fourrai sans ménagement mon sac dans le casier qui m'avait était assigné. Je quittais les vestiaires du bâtiment adjacent à l'hôpital qui avait était aménagé pour les secouristes et traversa les couloirs vides pour rejoindre l'entrée des urgences.

Là-bas il y avait très peu de personne. Ma binôme du jour ( où devrais je dire de la nuit) n'était pas encore arrivé et j'en profitai pour m'accouder au comptoir de l'accueil et discuter avec la jeune infirmière qui y travaillait.
Lucy était une jeune femme à peine diplômée, au carré rouge flamboyant, nous avions souvent les gardes aux mêmes moments ce qui nous avaient amené à sympathiser. Alors que je prenais des nouvelles de sa mère que j'avais rencontré une fois en l'amenant à sa séance de kiné, la porte derrière moi s'ouvris et je sentis le courant d'air frôler ma nuque. Je me retournai et vis un homme s'avancer vers nous appelant à l'aide. Lucy et moi nous précipitâmes et c'est la que je la vis. Derrière les portes vitrées, cachée par le corps du nouvel arrivant, une silhouette. Je connaissais ses cheveux cuivrés par l'hiver.

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