Chapitre 44

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Chapitre 44 :

PDV Luc

Les bourrasques avaient reprises, violentes. Les branches les plus hautes des arbres s'agitaient avec forces et pourtant le soleil tapait fort sur le goudron. Le parc commençait à prendre des couleurs d'été et certaines fleurs tombaient au sol.

Je tremblais. Je pouvais encore sentir sa main chaude dans la mienne, sa voix chanter avec celle de Tania, je pouvais voir ses cheveux capturés les éclats de lumière. Ça ne pouvait pas être réel.

Il avait fallu que j'arrive en retard de quelques minutes. De seulement quelques centaines de secondes, pour que mon monde ne s'effondre. Pour que je vois la porte entrouverte et que j'entende ce son répétitif et entêtant. Encore et encore, se répétant en boucle, assourdissant. Et la voix d'Agathe, sa voix, si proche de la rupture, tentant de la réanimer. Tellement proche de la rupture qu'elle se brisait en prononçant la mort.

Et moi, j'étais resté, tétanisé devant cette porte entrebâillé, témoin malgré moi de son décès.

Quand Agathe avait ouvert cette porte, elle s'était essuyé les yeux d'un mouvement brusque avant de me l'annoncer. Je n'avais prononcé un mot, je n'avais même pas ressenti une émotion quelconque. Au contraire, en moi le calme plat c'était installé. Je m'étais mis à vivre à part des autres, le temps semblait s'être arrêté de tourner autour de moi.

Justine était morte.

Disparue,

Envolée.

Après Clem ils nous avaient pris Justine. Ils me l'avaient pris. Ils avaient réussis à tuer la dernière chose qui me maintenait en vie.

Et moi j'étais resté vide pendant si longtemps... c'était ce vide qui avait finit par me faire mal, mal à en crever. Ce vide m'avait perforé le cœur, il m'avait pris ma dernière étincelle de vie.

J'avais était pris d'une soudaine envie de nager ce jour là. C'était en me laissant couler, loin de la surface, que j'avais sentis ce vide à nouveau comblé. Mon intention n'était pas de me noyer... à moins que ?

À cet instant je n'étais plus sur de rien, j'avais perdu foi en toute chose. Seul mon souffle brûlant dans ma cage thoracique et se calme libérant enfin ma tête de son étau restaient. J'étais enfin détendu, inexorablement attiré par le fond.

Mais un homme qui randonnait dans la forêt – cette même forêt où je me trouvais aujourd'hui –  s'était précipité à l'eau pour me sauver.

Deux semaines plus tard, je me retrouvais à longer ce lac, luttant de toute mes forces pour ne pas y retourner.

***

PDV Émilie

Je m'étais éveillée de ma chirurgie, cotonneuse, avec à mon chevet Ashley. Seulement Ashley. Ashley et son visage zébré de larmes. J'étais dans les vapes, mais assez lucide pour comprendre que quelque chose n'allait pas.

J'avais déliré, complimentant ses cheveux puis regrettant son visage rendu humide par les pleurs.

Quand le jour vint, je m'éveillais à nouveau, lucide, et elle ne put plus, esquivé mes questions. Elle était forcé de répondre. Forcé d'admettre qu'elle n'aurait pas du être seule avec moi dans cette pièce ce soir là.

Justine avait fait un arrêt. Dans la chambre du manoir. On l'avait ramené ici. Et elle y était décédé, quelques heures après qu'on l'ai réanimée.

Ma meilleure amie et moi ne nous lâchions pas du regard.

- On est que toutes les deux maintenant. Murmura t'elle d'un souffle.

La RésistanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant