𝙳𝚘𝚞𝚋𝚕𝚎 𝚅𝚒𝚎~ | 𝙼𝚒𝚔𝚎𝚢 𝚡 𝙾𝙲 ✔

𝟰𝟴| 𝙀𝙣𝙛𝙚𝙧.

PDV MIWA

J'émerge difficilement de mon sommeil absolument non-réparateur ou plutôt devrais-je dire mon inconscience et je me réveille contre quelqu'un. Je le sais tout de suite puisque je connais cette sensation à force de me réveiller contre Mikey. Malheureusement, je sais aussi que ce n'est pas Mikey, je n'ai pas cette sensation de sécurité comme quand je suis avec lui et les bras ne sont pas les mêmes. J'ouvre discrètement un œil et je vois que nous sommes dans l'aéroport.

Je retiens ma respiration quand je comprends qu'une fois de plus, j'étais inconsciente pendant de nombreuses heures. Moins que la dernière fois, certes, mais tout de même. Le garde du corps qui me porte a senti que je m'étais crispée et l'a fait savoir à Père qui marche devant nous aux côtés de Mère. J'ai aussitôt fermé les yeux avant que Père se retourne pour me regarder et pour faire semblant de dormir. Ils ont discuté quelques secondes et nous avons recommencé à marcher. Tout doucement, en prenant soin de ne faire aucun mouvement brusque pour alerter le garde du corps, je croise les doigts, l'index et le majeur de chaque doigt. Je prie intérieurement pour qu'ils arrivent à temps. Je ne peux pas épouser Yu. C'est tout bonnement impossible. Je ne survivrais pas à ce mariage. C'est déjà une véritable torture de lui parler et même être prêt de lui alors vivre avec lui je n'ose même pas l'imaginer.

J'écoute vaguement ce qui se passe autour de nous mais tout ce que je sais c'est que nous sommes désormais dans la salle d'attente, à attendre que le jet privé de Père soit prêt à décoller. Grâce aux annonces de l'aéroport j'arrive à comprendre qu'il est dix heures trente du matin et le personnel de Père lui a dit que le jet serait prêt à décoller pour onze heures. On devrait donc monter dans le jet d'ici un quart d'heure. Encore un quart d'heure avant qu'ils ne puissent plus rien faire. Faites qu'ils arrivent avant je vous en supplie.

Les minutes passent, toutes plus longues que les autres et je perds petit à petit espoir. Père et Mère discutent de tout et de rien, pas du tout comme s'ils étaient entrain de forcer leur fille unique dans un mariage. Mais bon, ça change de d'habitude où ils ne se parlent pas, même pas pour se dire bonjour ou bonne nuit. Après, ça reste surtout pour maintenir leur image de couple parfait auprès de toutes les personnes présentes dans la salle d'attente et également de tous les potentiels paparazzis qui s'y trouvent. Je me retrouve à compter les secondes au fur et à mesure qu'elles passent en espérant que mon compte soit arrêter par Mikey et les autres qui sont venus me chercher et me sauver.

Soudain, mon compte est interrompu par le garde du corps qui se lève, toujours avec moi dans ses bras. J'étais tellement dans mes pensées que je n'ai pas entendu l'hôtesse s'approcher pour dire que le jet était prêt. Je sens les larmes me monter aux yeux mais je tente de les empêcher de couler afin de ne pas briser ma couverture. C'est fichu. Ils ne pourront pas m'aider une fois que je serais montée dans le jet. Je suis réduite à épouser Yu. À vivre avec lui. Pour moi, c'est presque l'équivalent de devenir une poupée. Il va m'utiliser dans tous les sens du terme et je vais devoir l'accompagner partout tel un petit chien obéissant. Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai pas le choix.

Nous descendons sur le tarmac et nous nous dirigeons vers le jet. Une fois à bord, le garde du corps me dépose dans un siège délicatement, je lui en suis d'ailleurs reconnaissante à cause de mes blessures, et m'attache. Je fais rouler ma tête sur le côté comme si je bougeais dans mon sommeil, pour qu'elle atterrisse face au hublot. J'ouvre un œil discernement, une fois de plus et constate avec satisfaction que je suis du côté où l'on voit les grandes vitres de la salle d'attente. Et comme nous ne sommes pas trop loin, je peux voir les gens à l'intérieur. Je ne sais pas si ça me rend heureuse ou pas. À la fois oui puisque cela me redonne espoir et à la fois non puisque justement, je sais qu'il n'y a plus d'espoir. C'est presque cruel de la part de Père et Mère d'avoir demandé au garde de m'installer ici. Malgré ça, je n'arrive pas à détacher mon regard de ces fameuses vitres.