12|Tranche de pain et attirance.

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-Non... Non ! S'il vous plaît ! Je ne veux pas mourir... J'ai une femme et des enfants !

-Je suis désolée, mais moi j'ai un fils.

Les cris de torture résonnaient dans la pièce. C'était écœurant. Le bruit ignoble du sang collant qui coulait à flot, l'odeur atroce des membres coupés en morceaux... Tout ça le répugnait au plus au point. Pourquoi faisait-elle ça ? Il ne comprenait toujours pas pourquoi. Était-ce grâce à ça que l'homme aux douces mains leur donnait à manger ? Peut être. Il devait toujours attendre dans un coin, fermer ses yeux et boucher ses oreilles.

Mais il entendait quand même les cris perçants des mourants, ces cris se transformaient en d'atroces images qui apparaissaient dans sa tête malgré lui. Pourquoi ? Pourquoi ? Il ne comprenait toujours pas.

Soudain, plus de cris. C'était fini ? Il entendit des pas. Elle s'approchait de lui ? Elle le prit dans ses bras. Ses mains étaient lavées mais le sang qui y était collé quelques minutes plus tôt serait toujours là. Encré dans les cellules de sa peau comme un tatouage invisible. Et les images qu'il voyait sans même le vouloir elles aussi seraient toujours là, dansant et tournoyant dans son esprit jusqu'à ce que l'horrible torture que cela représentait, ne le détruise à jamais.

-Ô Isavrós, mon bébé adoré... Maman est désolée... Mais il le faut mon chéri, il le faut... Maman va te sauver mon chéri. Nous ne mourrons pas, jamais.

Elle lui ébouriffa ses cheveux châtains.
Il savait pourquoi elle faisait ça, à présent. C'était pour rester en vie. Ah... Était-ce une forme d'espoir ?

***

À son réveil, Thomas était dans son lit, chez Yros. Il avait terriblement mal à la tête. Encore un de ces rêve étrange ? À chaque fois, une étrange sensation s'emparait de lui. Et à chaque fois, il oubliait presque l'entièreté du rêve. Qui était cette femme ? Quel était le nom qu'elle avait prononcé ? Une personne était-elle entrain de mourir dans ce rêve ? Thomas n'en savait rien. La seule chose dont il était sûr, c'est qu'il n'avait jamais rêvé de ce genre de chose, avant. Tout avait commencé sur Ischiria... Il devait rentrer à tout prix. Les choses commençaient à devenir bizarres...

Près de son lit, il constata qu'un petit déjeuner sur plateau l'attendait, accompagné d'un petit mot qui disait : "Ne boit plus jamais, par pitié."

Intrigué, Thomas avala copieusement son repas avant d'aller demander aux autres ce qu'il avait bien pu faire.

Il se souvenait vaguement d'un blond au sol, d'une piscine et d'un canapé vintage en cuir. En se levant, il vu qu'il portait un autre t-shirt que celui de la veille et qu'un short avait remplacé son pantalon. On l'avait changé ?

Liés à jamais. [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant