18|La danseuse de cristal.

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-Je pense qu'il a l'âge.

-Non ! Nous avions convenu que je serais la seule à le faire !

-Ne discutez pas. Laissez moi le voir. Isavrós, approche mon garçon.

Il lui avait toujours fait un peu peur. Il était grand, imposant et regardait toujours d'un œil menaçant. Pourquoi les avait-il sauvés de leur misérable destin si c'était pour leur dire de commettre de telles atrocités ? Et pourquoi elle lui obéissait toujours ? Voilà qu'il lui demandait de s'approcher... Hésitant, il s'approcha.

-Tu vas participer aux entraînements, dit-il de sa grosse voix, je suis sûr que tu en es capable. Tu ne voudrais quand même pas mourir de faim, hein mon garçon ?

Il hocha négativement la tête. Mourir. Dès qu'il entendait ce mot, ses sens s'éveillaient. Il ne voulait pas mourir, surtout pas. L'idée de disparaître lui donnait la nausée. Il ne mourra pas misérablement comme tous les autres. Jamais.

-Bien. Je veux te voir demain, à la première heure, bonhomme. Il posa sa main sur son épaule.

L'homme effrayant à la barbe épineuse s'en alla. Son visage était dur et son regard aussi. Pourtant, il avait les mains si douces...

Lorsque qu'il fut parti, elle accoura vers lui.

-Mon bébé ! Ça va ? Oh je suis tellement désolée... Je n'aurais pas dû nous embarquer dedans.

Il la regarda fixement. Ce n'était pas grave. Elle avait ça pour leur survie. Il allait l'aider désormais.

Elle le prit dans ses bras et lui chuchota une jolie berceuse. Sa jolie berceuse.

Trésor que tu es
Vie ta vie au mieux
Réussi tout ce que tu veux
Vie ta vie au mieux

Tu seras prince,
Tu seras roi
L'argent ne te manquera pas
Tu seras heureux
Tu seras aimé
Le bonheur te suivra

Trésor que tu es
Vie ta vie au mieux
Même si je ne suis plus là
Je sais que tu réussiras

Et il s'endormi dans ses bras réconfortants. Il l'aimait de tout son cœur même si elle blessait des gens, répandant leur sang visqueux sur les murs, il l'aimait. Car elle faisait ça pour le protéger, pour vivre. Alors il accomplira la chanson pour elle. Là était le but que ce petit garçon de cinq années, s'était donné.

***

Thomas ouvrit brusquement les yeux. Encore un de ces rêve étrange. Et plus il en faisait, plus il s'en souvenait clairement. La femme avait les cheveux blonds, et l'homme une barbe brune et hérissée, ainsi que des mains plus douces que la plume.

Il lui fallut du temps avant de se rendre compte qu'il était dans une navette céleste.

La voiture qu'ils avaient prit plusieurs heures plutôt, les avait conduits à la gare céleste de Megalo.

Liés à jamais. [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant