Liés à jamais. [bxb]

50| Séparés.

-Régner ? Répéta Thomas surpris.

De toute évidence, Élie ne pouvait pas. Son frère était roi et à la fin de sa succession, son fils Junior héritera de ce même trône.
Le seul moyen pour lui de devenir roi serait que son frère, sa belle sœur la reine et son neveu le prince, meurent tous les trois.

Ce qui était tout bonnement inconcevable.

-Ouaip. Assura Chris en retirant ses gants, voyant que Thomas avait terminé.

-Il est déjà prince, ce n'est pas suffisant ?

-Rien n'est suffisant dans cet univers. Que l'on soit sur Terre ou ici, les hommes et les femmes voudront toujours ce qu'ils n'ont pas.

Thomas fut surpris de l'expression qu'avait employé Chris en parlant. Il était différent, sérieux.

-Je suppose que t'as raison.

Chris sourit.

-Et sinon, ça te dit que tout à l'heure on aille...

-Non. Refusa Thomas d'avance en sortant de l'espace de combat. Puis il se retourna. Mais merci.

Il s'en alla et Chris se sentit fondre.

Dans les vestiaires Thomas se changea rapidement. Il commençait à apprécier venir aux entraînements. Mais ce sentiment lui donnait la fâcheuse impression de tomber dans les filets du prince Élie. En parlant de lui, pourquoi voulait-il régner ? Et comment allait-il s'y prendre ? Est-ce que ce but avait un lien avec tout ce qu'il avait fait jusqu'à présent?

Alors qu'il mettait ses chaussures en cherchant des réponses à toutes ses questions, il eut un moment d'arrêt. Un souvenir remonta. Le souvenir d'une voix, d'une phrase, d'un nom. Clair, assommant, puissant.

"Gallie. Gallie de Selaa. Bon travail."

Le châtain manqua de s'écrouler. Ce nom avait résonné dans sa tête comme une secousse, venant bousculer son esprit déjà bien assez préoccupé.

Gallie ? Gallie de Selaa ? Gallie...

Soudain, tout fut plus clair dans l'esprit de Thomas. Il ne savait pas d'où cela venait, mais il en était certain.

Gallie de Selaa était sa mère.

Enfin, il avait un nom précis qui pourrait lui permettre de faire des recherches.

Bouleversé mais satisfait, il quitta les vestiaires masculines pour se diriger vers la sortie.

***

-Mais je ne veux plus le faire ! Je... Je l'aime réellement désormais.

Son altesse royale lâcha un rire sarcastique.

-Vous l'aimez ? Ma parole Rudixal, je ne savais pas que les femmes pouvaient vous adoucir à ce point. Où est passé l'homme assoiffé de pouvoir d'il y a quelques jours ?

Rudixal baissa la tête.

-J'ai fais une erreur. Je ne veux plus continuer... Votre altesse s'il vous plaît... Je ne répéterai rien...

-Vous allez faire ce que je vous dit. Il s'approcha d'un air menaçant, et se pencha pour que sa bouche atteigne l'oreille de Rudixal. Ou je vous fais disparaître.

Pris d'un soudain frisson, Rudixal hocha la tête, désemparé.

C'est là que Thomas passa dans le couloir. Les deux hommes, Élie plus particulièrement, se tinrent sur leurs gardes. Qui sait ce que Thomas avait pu entendre ?