69 | Silence brisé.

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-C'était la dernière ! S'exclama Thomas en déposant sa valise dans leur nouvelle chambre.

Lui et Yros avaient décidé de rester à la capitale en résidant dans un hôtel tandis qu'Agathe, Aoi et Katha avaient préféré rentrer.

Leur nouvelle chambre s'apparentait plus à un apartement trois pièces ; la porte d'entrée donnait sur un superbe salon avec canapé, écran plat, quatre chaises et une table sur laquelle on avait disposé un bol rempli d'Hioles¹. À gauche, il y avait deux portes : une qui donnait sur la salle de bain dotée d'une immense baignoire ainsi que d'une douche et d'un lavabo, tandis que l'autre porte amenait aux toilettes. À droite, il y avait une troisième porte qui elle donnait sur la chambre dont l'amoire et le lit n'étaient pas aussi grands que ceux du palais, mais restaient tout de même assez imposants.

En constatant le lustre suspendu au plafond du salon, Thomas s'était demandé si Yros n'en avait pas trop fait mais après tout, le brun pouvait gérer son argent comme bon lui semblait. D'ailleurs, depuis que celui-ci avait pleuré, quelques heures auparavant, ils n'avaient discuté d'aucun sujet sensible. Thomas en avait pourtant terriblement envie, mais il redoutait la réaction de son âme soeur qui lui paraissait un peu (trop) distant.

-Pourquoi tu n'as pas demandé à un employé de monter les baggages ? Demanda Yros.

-Ils étaient tous très occupés avec tous les gens du palais qui ont débarqué dans l'hôtel. Je ne voulais pas leur rajouter du travail.

-Assieds-toi, je vais ranger nos affaires. Tu en as déjà assez fait.

Thomas n'aimait pas ça du tout. Peu importe les problèmes qu'ils avaient, il était hors de question que leur relation de couple demeure aussi froide. Désireux de changer l'atmosphère désagréable qui régnait, il se dirigea vers Yros et enroula ses bras autour de son cou.

-Je t'ai déjà dis que tu étais très beau ?

Il avait réussi à décrocher un sourire de la part de son âme-soeur qui ne pouvait lui résister.

-Je te retourne le compliment. Sourit Yros.

Il scruta ses yeux verts et le fait qu'il devrait un jour mettre fin à leur relation d'une manière ou d'une autre, effaça immédiatement son sourire.

Thomas l'embrassa furtivement avant de se reculer pour s'étirer.

-Allez, fit-il, nous avons des valises à vider !

Ils passèrent plus d'une heure à mettre leurs affaires en ordre et lorsque ce fut enfin terminé, Yros s'installa sur le canapé pour lire une pile de paperasse concernant l'affaire familiale. Thomas lui, dessinait une chambre d'enfant avec précision sur la table du salon, utilisant une pochette en carton qui avait servit à transporter les documents d'Yros comme support. De temps en temps, il levait les yeux vers Yros qui, de dos, ne lui avait pas adressé une parole. Le coeur de Thomas se serra. Que devait-il faire pour qu'Yros ne se sentes plus coupable envers lui ? Le châtain souhaitait simplement que tout redevienne comme avant, mais plus les minutes passaient et plus il perdait espoir.

-Yros, ça va ? Finit-il par demander, ne supportant plus ce silence infernal.

-Hm.

Les longues heures qu'il avait passé à décrypter ses documents lui avaient rappelé que son père était décédé, tué par Rudixal qu'il avait lui même manqué de frapper à mort, avant de donner un coup de poing à Thomas qui lui avait tout de même pardonné. Et comme si ce n'était pas suffisant, il l'avait blessé verbalement.

Yros était conscient qu'il devait passer à autre chose, mais il n'y arrivait pas. Il avait l'impression qu'en s'approchant de Thomas, il allait finir par le blesser jusqu'à un point de non-retour mais en même temps, il ne désirait que lui et souhaitait ne jamais le quitter. Ces sentiments contradictoires le poussaient à garder ses distances, le temps de pouvoir mettre de l'ordre dans ses pensées.

Liés à jamais. [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant