Adama toussa pour éclaircir sa voix, (sans grand succès) et répondit :
-Entrez, entrez.
Thomas et Yros pénétrèrent dans la pièce silencieusement, comme si le moindre bruit avait le pouvoir de démolir ses murs.
Assis sur sa chaise près de la fenêtre, le patriarche d'Irimée regardait le paysage avec un air de nostalgie. En premier lieu, il ne se tourna même pas vers les deux âmes sœurs.
-Tu vas bien ? Demanda Yros.
-Oui. Mentit son père.
Thomas lança un regard inquiet au brun. Yros lui rendit son regard : ils n'étaient ni dupes ni aveugles.
-Tu dois laisser un médecin venir te voir. Déclara Yros.
Adama soupira longuement, ennuyé par cette sugestion qu'on lui avait faite à répétition depuis le début de la journée. Sa réponse avait toujours été la même, et il n'était pas prêt de la changer.
-Non. Je vais me remettre de moi même, je n'ai pas besoin de médecin.
Yros s'approcha. Thomas resta derrière, se disant qu'il valait mieux les laisser argumenter entre eux.
-Ce ne serait qu'une petite consultation, insista Yros, il pourrait t'aider à aller mieux.
-Je n'en ai pas besoin. Répéta son père d'un ton plus dur, ce n'est même pas aussi grave que tu le penses.
-Mais...
-Je t'ai dit non.
-Ça pourrait empirer !
Il avait haussé le ton. De l'inquiétude planait dans sa voix et Adama tourna enfin la tête vers lui pour voir que ses yeux étaient suppliants.
Thomas, sentit son corps trembler. Il ressentait, au fond de lui, une petite peur. Une peur qui ne lui appartenait pas.
-Ça pourrait empirer... Réitéra Yros.
Il ne voulait pas prendre de risque. Peut être que son père et lui n'étaient pas proches du tout, mais il restait son père. Il ne voulait pas risquer de le perdre aussi.
Adama le comprit. Il pensa à sa femme. Elle ne serait sûrement pas contente de savoir qu'il était venu la rejoindre sans même s'être battu pour ses enfants. Il ne tenait plus sans elle, mais se devait de tenir pour eux. Pour ses quatres merveilleuses progénitures.
Il soupira de nouveau, fut prit d'une longue quinte de toux et répondit :
-Bien. Si demain matin, mon état ne s'est pas amélioré, j'accepterai un médecin.
Yros sourit.
-Demain, au lever du soleil !
Son père ne lui répondit que part un grognement blasé.
-Nous allons y aller. Dit Yros. La troisième soirée va bientôt commencer.
-Prenez soin de vous. Ajouta Thomas.
Adama tourna la tête vers lui. Il ne dit d'abord rien, puis le détailla des pieds à la tête pour enfin se mettre à sourire.
Ce n'était pas vraiment un sourire, plutôt un léger étirement du coin de sa bouche qui n'avait duré qu'à peine une demi seconde, mais Thomas aurait pu jurer sur son précieux carnet de croquis qu'il avait laissé chez lui, que l'homme avait voulu sourire.
-Merci, Thomas. Remercia-t-il en ayant déjà retrouvé son expression froide habituelle.
Heureux comme jamais d'avoir pu obtenir un sourire de la part de son beau père, Thomas sourit à son tour. Puis il réalisa qu'il avait employé le therme "beau père" pour décrire Adama d'Irimée et se sentit rougir en s'imaginant marié à Yros.
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Liés à jamais. [bxb]
RomanceThomas est un jeune homme fraîchement majeur sur le point d'entrer à l'université. Il vit une belle vie avec ses parents, son frère, et ses amis. Tout va bien, et il ne s'en plaint pas. Mais cette vie qu'il chérissait tant se retrouva complètement c...