8|Téléportation.

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Il faisait froid. Le carton sur lequel il était assis était très inconfortable. Il y avait une dame assez jeune près de lui. Qui était-elle ? Pourquoi ne pouvait-on pas voir son visage ?
Tous les gens autour d'eux semblaient dans la même situation. Affamés, maigres jusqu'aux os, épuisés et sans espoirs.

C'était toujours comme ça. Il attendait le jour de sa mort tranquillement assis sur son carton. Que pouvait-il bien faire d'autre ?

Des bruits de pas se mirent à résonner dans ce silence désolant.

Clac clac clac.

Tout était humide ici.

De belles chaussures de cuire. Voilà ce qu'il voyait. De magnifiques chaussures cirées à la perfection. Des chaussures d'homme. La personne qui les portait s'approcha. Tous le monde la fixait.

Autrefois, quand les gens avaient de l'espoir, il sautaient sur les nouveaux venus pour tenter de voler leurs bien afin de ne pas mourir de faim.

Mais il n'y avait désormais plus d'espoir. Plus d'enfant pour apporter la joie en rêvant d'une vie meilleure.

Il faisait partie des derniers enfants encore en vie. Et il n'avait plus d'espoir. Plus la force d'en avoir.

L'homme aux belles chaussures arriva devant lui.

Il sentait le parfum, il sentait l'argent.
Contre toute attente, il tendit sa main vers ce pauvre enfant affamé et la dame à ses côtés.

Une main propre, douce et avec des ongles coupés. Une main de riche.

"Venez avec moi" a dit l'homme.

Les yeux du petits garçon s'illuminèrent. Ils avaient encore une chance.

Lui et la dame se levèrent avec difficulté et partirent avec l'homme. Ils avaient à nouveau l'espoir d'une nouvelle vie.

Et ils allaient la saisir, même si pour cela il leur faudrait faire de nombreux sacrifices.

Car ils ne voulaient pas mourir, en réalité.

***

Thomas se réveilla. Quel était ce rêve étrange ? Qui étaient la femme et l'homme ?

Perturbé, il s'assit sur son lit et se rappela qu'il n'était pas chez lui.

Il se leva pour aller regarder par la fenêtre. De beaux arbres et de la verdure à perte de vue. Ofos habitait vraiment dans un trou perdu au milieu de nulle part.

Après avoir longuement admiré la beauté silencieuse de cette forêt où il avait faillit mourir, Thomas sorti de la chambre pour descendre en bas.

Ofos n'était pas là. Peut être qu'il dormait ?

-Mes jolies princesses, comment allez vous aujourd'hui ?

Liés à jamais. [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant