15| Parler pour aimer.

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Est-ce que Thomas devait être qualifié de capricieux ? Ofos lui avait dit que les nouveaux venus de Terre devaient rester six mois dans un centre d'apprentissage de vie ischirienne pour ensuite obtenir leur papiers. Ces centres n'étaient pas vraiment le confort absolu...

Hors, Thomas était resté chez un des hommes les plus importants du royaume -c'est-à-dire Ofos- puis chez le fils d'un conseiller. Il avait été traité tel un bourgeois et avait profité de nombreux privilèges. Pourtant, il reprochait cette vie à ceux qui le lui avait donné. Certaines personnes l'aurait sûrement qualifié d'égoïste.

Mais en même temps, il n'avait rien demandé ! À ce jour, il aurait déjà fait son voyage au bord de la mer avec  ses amis, ils auraient sûrement déjà planifié tout un tas d'autres sorties. Thomas n'avait jamais demandé à ce qu'on le téléporte -ou plutôt qu'on le kidnappe- dans un autre monde ! Il aimait sa vie d'avant, même si il la vivait avec ses faux parents ! Alors peut importe qu'il soit égoïste ou non, il avait le droit de reprocher cette vie à Yros. Tout ça parce que cet homme cherchait son âme sœur et l'avait donc sans aucune pitié, arraché de sa vie d'avant rien que pour son propre plaisir. Au final, c'était Yros l'égoïste !

Désormais, Thomas devrait rester deux ans sans jamais revoir ses proches. Ils étaient tous sûrement morts d'inquiétude ! Mais dans deux ans... Ils auraient sûrement déjà fait le deuil de sa disparition, comme si il était mort...

Et Thomas avait besoin de digérer cette information. Surtout lorsqu'il ne savait pas qu'il avait été effacé. Peut être aurait-il mieux accepté les choses si il savait qu'il ne manquait à personne sur Terre...

Au final, il était retourné près de la statue de Loúdi, la mère d'Ofos. Il s'était assis au pied de l'édifice. Loúdi était d'une beauté chaleureuse. Elle avait l'air pleine de vie et ses yeux dorés ressemblait comme deux gouttes d'eau à un de ceux d'Ofos. L'œil argenté lui venait-il de son père ?

Peut importe. Thomas n'était pas d'humeur à penser génétique. Il voulait simplement se vider l'esprit. Y avait-il de l'alcool ici ? Sûrement pas. Et puis Yros lui avait interdit d'en boire à nouveau... Non ! Pourquoi devrait-il l'écouter ? Trop de pensées se mélangeaient dans son esprit et finirent par lui provoquer une violente migraine.

Le sol était poussiéreux. Quelqu'un devrait songer à passer le balai.

Une femme âgée qui passait près de la statue pour sortir, le remarqua.

-Vous allez bien ? demanda-t-elle.

Thomas leva les yeux pour découvrir cette vieille femme qu'il trouvait adorable. Elle avait le dos courbé et s'appuyait sur une petite canne en bois. Ses cheveux d'un bleu fané qui dérivait sur du gris, étaient relevés en chignon. Elle portait des vêtements de couleur simple, qui tournaient autour du rouge bordeau et du marron.

Ce n'était pas une fée, car elle n'avait pas les vêtements adéquats.

-Bonjour madame. Dit Thomas en séchant ses larmes.

-Oh, mon pauvre jeune homme. Vous avez un chagrin ? Serait-ce lié à l'amour, peut être ?

L'amour... En vérité, Thomas n'était jamais sorti avec personne. Il n'avait jamais aimé Personne. Personne ne s'était confessé à lui et à cause de cela, il n'avait jamais vraiment pu définir sa sexualité. Il ne pouvait pas vraiment dire que c'était un chagrin d'amour parce qu'au fond de lui il se posait toujours la question. C'est quoi l'amour ?

-Pas vraiment... répondit-il.

-J'ai fini ma livraison donc je dois y aller. Mais vous savez jeune homme, peut importe le problème, la meilleure solution c'est le dialogue. Ne perdez pas l'occasion de discuter du problème avec les personnes concernées. elle lui sourit gentiment.

Liés à jamais. [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant