Fulla Keïta
Maman- Encore?! Qu'est ce qu'on va faire de toi Fulla, hein? Tu as suppliée ton père pour te ramener en France ici et maintenant tu fais l'imbécile en classe pour ensuite te faire virer? Hein?
Moi- non c'est pas ça n'na mais-
Maman- Tais-toi! Je veux pas t'entendre ! Tu commence à avoir un sale caractère que je n'aime pas! Mais c'est à cause de ton père ça ! À force de tout te donner, voilà maintenant ! Tu te permets de faire n'importe quoi, n'importe comment !
Et toi Saliou, tu ne dit rien?! Ça ce passe devant toi mais tu ne réprimande pas ta fille?!Papa- ...
Maman- je ne sais même pas pourquoi je parle avec vous deux là, c'est inutile...
Elle se lève en soufflant et monte dans sa chambre. J'avance vers mon père et me mets à genoux.
Moi- Papa, je te jure que je n'ai rien fait... Ils me forcent à parler avec les gens mais je ne veux pas, ils sont tous bizarre dans ce lycée. Je ne veux pas parler avec eux! C'est tout... Mais j'ai de bonnes notes, regarde -
Papa- ça va, ça va. Je sais que tu ne fais pas n'importe quoi là-bas. Si tu n'es pas faite pour l'école, je ne te forcerai à rien. Tu as 16 ans maintenant, si tu veux arrêter l'école, alors je ne dit pas non.
Moi- merci papa!
Papa- Mais! Tu va devoir commencer à chercher du travail, je ne veux pas te voir glander dans la maison ici!
Moi- mais comment je vais faire? Je sais pas où commencer moi!
Papa- tu te débrouilles Fulla. Regarde ce que tu sais faire, regarde autour de toi, demande a tes amis, tes frères, je sais pas moi, mais je veux te voir travailler ! Sinon tu retourne au lycée, est ce que c'est clair?
Moi- oui papa...
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Quelques jours après cette événement, j'ai commencé à chercher un travail et j'ai pu savoir de la part de mes frères que Starbucks recherchait des employés.
Je travaillais de 10h à 17h tous les jours sauf le weekend et ça me plaisait pas mal, franchement je préfère sa au programme scolaire. Les profs nous bourre le crâne avec trop de notions inutiles, c'était archi soulant, enfin...
Malgré le fait que j'ai quitté le lycée, je continue tout de même d'aller chercher mon amie à la fin des cours: Namissa.
Je l'ai rencontré au bled (Mali), avant de venir en France. C'est ma seule amie depuis petite et ça le restera. Elle est venu en France avant moi et j'ai toujours cette impression d'être un poids pour elle. Les gens l'a critique à cause de moi parce que je suis une "blédarde", j'ai un "accent", je suis "trop noir", je n'ai pas de style et je parle pas très bien le français. Mais malgré tout cela, elle est quand même rester avec moi, sans me juger ou m'abandonner. Je là considère comme un membre de ma famille.
D'ailleurs en parlant de famille, j'ai quatre grands frères : Elijah, Dramane, Elyas et Youssouf ; une grande sœur : Rama; une petite sœur : Yara et deux petits frères : Mohammed et Kassim dont je suis le plus proche. Les trois derniers sont des triplés. On a tous la même mère et le même père. Je ne m'entends pas très bien avec les filles et je ne sais pas pourquoi d'ailleurs mais je m'entends pas mal avec les hommes (Elyas et Youssouf ne me parle jamais, en tout cas, très rarement, Dramane est super autoritaire mais pas méchant et Elijah, l'aîné, c'est une crème!)
Mon père m'a ramené du Mali à mes 13 ans après avoir appris toutes les tortures et violences que mes oncles et tantes m'ont faites. J'en ai bavé là-bas et je ne souhaite même pas le quart de ce que j'ai vécu à mon ennemi. Ça a été la libération quand on est venu me chercher de cette enfer! Et je ne remercierais jamais assez mon Seigneur pour m'avoir libérer.
Mais, quand ils ont appris que je partais en France, mes oncles ont tout fait pour me suivre. Ils ont pris leur billets et je ne sais absolument pas comment ils ont fait! Ils sont venu demander... ou plutôt supplier mon père de les pardonner parce que oui, mon père et le deuxième de la famille mais aussi le premier homme de la famille. Ils avaient une grande sœur qui est décédé en accouchant. Mon père a bien sûr pardonné et est passé à autre chose. À moi, ils m'ont rien dit et pourtant c'est bel et bien moi qui ai souffert et pas mon père. Mais bon...
Ils continuent tout de même de me persécuter même si c'est à faible dose. Mentalement, je suis très fatiguée mais je ne laisse rien paraître par peur qu'on critique ma mère et qu'on la déteste même si au fond de moi, j'ai bien envie de crier et de m'en foutre complètement. Je sais que ma mère tient à son image même si elle aime ses enfants d'un amour sincère. Elle ne supporterai pas qu'on la déshonore. Donc je fais très attention.
Pour l'instant, je ne fait rien, et je vis bien. J'ai eu mon brevet avec mention et je suis assez fière de moi même si ce n'est rien du tout. Je travaille tranquillement et ne fais rien de déplacer. Mais ce que je ne sais pas, c'est qu'un problème va ce poser du jour au lendemain dans ma vie. Un gros problème, un gros gros gros problème...
À suivre...
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Fulla: « Les blessures du passé »
Storie d'amoreL'histoire passionnante et mouvementée de Fulla, jeune femme malienne, qui endure les difficultés de la vie et les violences sa famille depuis son plus jeune âge.. By HILOOSOFFICIAL