𝟏𝟑.

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Avertissement : scènes de violence.

Les festivités commencent, les gens rient, acclament le prince qui se pavane au milieu de l'arène décorée spécialement pour eux, mais je ne peux m'empêcher de le fusiller du regard, d'espérer qu'il fasse une chute mortelle ou qu'une lance tombe du ciel et lui transperce le cœur par pur hasard.

Il est vêtu d'un bleu saphir qui lui va à merveille, et respire la royauté, le charisme, mais surtout la violence.

Cependant, je semble être la seule à le sentir d'ici, puisque toutes les femmes lui jettent des œillades enjôleuses, habillées de leurs meilleures tenues et décorées de leurs plus beaux saphirs, comme si cela pourrait l'impressionner et le convaincre de les marier, elles.

Sur son cheval noir, entièrement recouvert de pierres bleutées, se dresse Noah, habillée d'une magnifique robe de mariée traditionnelle. Elle ferait certainement de l'ombre au prince si elle n'était pas placée à l'arrière du cheval, et lorsqu'elle se lève, les pieds sur la selle, c'est tout le peuple qui l'acclame, jetant des jasmin sur son passage, ainsi que des roses blanches.

Son visage reste neutre, glacial mais elle les salue d'une main, les bijoux rayonnant à la lumière du soleil, la rendant plus radieuse que jamais.

Tu devrais arrêter de faire cette tête, tu vas choper des rides, me chuchote Erin à ma droite, habillé en un costume ocre, les cheveux bouclés spécialement pour l'évènement, comme si cela réjouissait véritablement tout le monde.

Quelle tête ? demandé-je innocemment, comme si j'ignorais de quoi pouvait avoir l'air mon visage.

Celle que tu ferais précisément à leur enterrement, réplique-t-il en levant les yeux au ciel, tandis que j'abaisse le regard vers la pierre qu'il a choisi d'orner aujourd'hui, tous ayant opté pour un cristal et d'une couleur assortie pour l'évènement, la sienne étant le topaze jaune.

La mienne aurait été le rubis, si je n'avais pas appris quelques heures avant ma préparation que celle-ci est la pierre dédicacée à la lignée des nomades.

Nul besoin de se demander pourquoi elle me suivait partout.

Je suis donc vêtue d'une robe violette, recouvrant seulement ma poitrine jusqu'à la fin de mes mollets, et ornée d'améthystes un peu partout, allant des bordures de ma robe et de ma parure jusqu'aux coins de mes tresses, cette dernière étant la pierre qui me représente aujourd'hui.

Silence, chers invités ! s'exclame pour la première fois le prince de Sanasie, s'adressant à tous les hommes et femmes qui remplissent les gradins de l'arène, certains étant des soldats du prince, d'autres de simples disciples, et le reste étant le cercle le plus proche de la Base, comptant seulement un quart des invités.

Ce dernier se fait escorter hors de son cheval, faisant glousser Azael à ma gauche, visiblement amusé qu'un prince ait besoin d'aide pour poser ses pieds au sol, et se redresse face à tous, un grand sourire aux lèvres.

Il se retourne, tendant une main gracieuse vers Noah, assise sur la selle, que celle-ci l'ignore, descendant d'elle-même à cheval, avant de se poster à ses côtés.

Ce soir, mes chers amis, tout le buffet est à vous, commence-t-il avant de taper des mains, plusieurs gardes armés accourant vers l'unique porte de l'arène, prêts à la défendre et à embrocher quiconque s'approcherait trop près du prince.

Ouvrez les portes, ordonne-t-il finalement alors que le silence s'était installée sur l'entièreté des gradins.

Et, quelques secondes plus tard, alors que les portes arrêtent de glisser contre le sable de l'arène et s'ouvrent intégralement, une horde d'humains arrivent en courant, étranglés par un imposant collier noir et dévêtus, ou alors saignés à blanc.

𝐖𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐎𝐍𝐆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant