𝟑𝟒.

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Elijah :

Le feu me monte à la tête. J'ai l'impression que je vais exploser, emportant tout le monde sur mon passage.

Elijah... résonne doucement la voix de Seth, mademoiselle Esmeray est mise à l'abri. Noah l'emmène discrètement à la base, en compagnie de votre frère, et du petit sorcier.

Ses traits affichent un air inquiet, comme s'il appréhendait d'être la première personne à me parler. Après ce spectacle.

J'imagine que tu veux garder l'identité du petit secrète, toi qui t'es donné tant de mal à le cacher des autres vampires...

Face à mon oeillade sévère, il se contente de baisser la tête d'un air penaud, comme un enfant qui viendrait de se faire réprimander, avant de continuer d'une voix basse :

Je sais que tu es agacé...

Je le fusille du regard, et il se racle la gorge, mal à l'aise.

Non. Tu es furieux. Judas n'en a fait qu'à sa tête et est venu malgré tes ordres, et Esmeray n'a pas eu d'autres choix que d'exposer sa nature de nomade au grand public, poursuit-il alors que la foule se disperse dans la salle.

Esmeray avait le choix, grogné-je avant de repérer Max derrière le ring, regroupant nos troupes afin de répartir le nombre de vampires qui rentreront à la Base, et ceux qui partiront dès ce soir en éclairage. Elle l'aurait battu sans effort si elle avait accepté de s'abreuver.

Seth roule des yeux, pensant probablement être discret.

S'abreuver de toi. Ce n'est pas rien, même si je suis conscient que ça n'aurait été qu'une fois de plus. Tu es vachement dur avec elle. Tu aurais réagi exactement pareil à sa place, si ce n'est pire, défend-t-il alors que je le regarde à peine, concentré à dévisager minutieusement les traits de ces nouveaux vampires.

Seth-

Alors maintenant tu vas descendre de cette estrade, et monter sur le ring. Tu vas prendre sur toi, et même si tu aimerais leur arracher les membres, tu vas leur parler calmement, me coupe-t-il impunément, le ton désormais sévère. Tu vas leur montrer qu'avec toi, les règles seront différentes.

Les plaintes redoublent d'intensité à l'intérieur de la salle. Les vampires s'impatientent, qu'ils soient des miens ou non. Et je me vois obligé de prendre mon mal en patience.

Même si je meurs d'envie de me jeter sur eux. Même si je rêve de voir leurs corps étalés par terre. La poitrine ouverte et sanguinolente. Les canines arrachés et la gorge tranchée.

Je me fais violence, et je descends les marches.

Je serre les poings, et je me mords la langue.

Et alors que j'atteins le ring, ce n'est plus les protestations et les plaintes qui m'accueillent, mais le silence et la crainte.

Alors je choisis de ne plus les faire attendre.

Au nom de la tradition ancestrale qui nous réunit aujourd'hui, vampires de feu Dimitri, vous m'appartenez désormais. Vous logerez sous mes conditions, vous vous nourrirez quand je l'autoriserai, et mourrez quand je l'ordonnerai. Vous vous battrez pour ma protection et celle de mes proches, quitte à le payer de votre vie, et jamais ne me trahirez, au nom de votre chef, qui a signé ce traité, déclaré-je solennellement en dépliant le papyrus hissé dans ma poche.

Le public s'agite, et je poursuis :

Dimitri et moi-même avons déterminé la sanction qui vous sera infligée si vous désobéissez à l'un de ces ordres.

𝐖𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐎𝐍𝐆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant