𝟑𝟖.

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Je relâche mes jambes contre ma poitrine, hébétée.

Je suis vraiment... touchée, tenté-je alors que mon regard dérive vers la jeune humaine, mais je ne suis pas une sauveuse, et encore moins une mère. Je ne peux pas être responsable de toutes les servantes de Dimitri, c'est impossible.

J'envoie un coup d'oeil suppliant à mon amie.

Et puis, la moitié d'entre vous êtes plus vieilles que moi, alors que je suis un vampire. C'est insensé de me surnommer comme ça, ajouté-je, désemparée face à cette situation déconcertante.

Ne t'en fais pas, me rassure-t-elle. C'est une espèce de métaphore, pour elles. La majorité d'entre elles ont été vendues et achetées, alors qu'elles n'étaient que des nourrissons. Elles n'ont jamais eu de mère.
Alors c'est ainsi qu'elles te voient.

Amara hoche frénétiquement la tête, prête à s'agenouiller de nouveau, mais je lui interdis fermement d'un geste de la main.

Vous ne nous avez peut-être pas mise au monde. Mais vous nous avez donné la vie, ajoute cette dernière, avant que des tambourinements à la porte ne la fasse sursauter.

Je m'apprête à la contredire à nouveau, dépassée par les évènements, mais le joli minois d'Azael entre l'encadrement de la porte m'arrête net.

Pitié, dites moi que le tyran qui me sert de frère n'est pas ici, soupire-t-il avant de s'affaisser contre la porte en bois, fraichement nettoyée depuis la dernière altercation entre les deux nomades.

Je lui adresse un sourire complice, avant de rétorquer :

Devine le à mon expression.

Très rapidement, le nomade se détend.

Il n'est pas là, souffle-t-il avec soulagement, comme s'il venait d'effectuer une affolante course contre la montre.

Noah arque un sourcil curieux, tandis qu'Amara s'occupe de redresser les draps du tyran en question, visiblement peu intéressée.

Laisse moi deviner. Ton frère a menacé de te passer à tabac si je n'obéissais pas à ses ordres. Alors tu m'as cherché dans toute la Base, en supposant d'avance que je lui avais désobéi, suggéré-je sans grande surprise.

Azael affiche une grimace à moitié désolée.

Eh bien, pour ma défense, j'ai essayé de me raisonner en pensant que tu ne m'aurais jamais fait ça. Et puis, j'ai cherché une seule fois où tu avais délibérément obéi à Elijah, et je n'ai trouvé aucun exemple, se défend-t-il, l'air penaud, avant de s'éloigner de la porte.

Convaincue, j'hausse les épaules, un petit sourire aux lèvres.

Mais je suis soulagé de constater que tu tiens plus à moi qu'à ton esprit de contradiction surdimensionné, ajoute-t-il avant de venir se jeter dans mes bras.

Offusquée, je prends quelques secondes pour lui rendre son étreinte, avant de l'avertir lorsqu'il me relâche :

Fais gaffe à toi, c'est pas trop tard pour que je m'évade de cette chambre avant qu'il ne revienne.

Face à ma menace, il semble chercher un soutien émotionnel près de Noah, mais celle-ci l'arrête net :

Je ne t'aiderai pas si ça arrive.

Le nomade lance un regard peiné vers le ciel, avant de remarquer la présence de la jeune humaine derrière le lit.

Et toi, tu m'aiderais ? tente-t-il d'un air enjôleur, avant de s'accouder sur la rambarde du lit, espérant probablement jouer de ses charmes de vampire.

𝐖𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐎𝐍𝐆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant