𝟐𝟏.

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Où tu vas comme ça ? m'écrié-je presque en sortant de la grotte à mon tour, adressant un dernier regard à la sorcière, qui semble à peine se remettre de ses émotions.

L'énergie de la grotte m'éloigne presque immédiatement, d'une force que je peine à contrer, et je suis propulsée dans la neige, à quelques mètres d'Elijah, les genoux à terre.

Celui-ci s'empresse de me remettre sur pieds, visiblement pressé de quitter cet endroit, et sort hâtivement un objet de son sac, sans m'adresser un regard.

Interloquée, j'époussette le reste de poudre blanche qui gèle ma combinaison, et l'observe jeter un collier en direction de la grotte, avant de s'en détourner, le sac sur les épaules.

Ses cheveux sont complètement mouillés, et de la neige fondue continue de s'en échapper, mais ce qui attire le plus mon attention, ce sont ses mains, qui ne cessent de trembler.

Son état semble s'empirer. Et nous n'avons plus de poches de sang.

Nous devons rentrer immédiatement, tonne-t-il d'un ton sans appel, les yeux rivés vers le ciel qui s'obscurcit petit à petit.

Au chalet ou à la Base ? m'inquiété-je en me remémorant des paroles de la sorcière.

Un jäger est à nos trousses. Nous aurons assez de temps pour nous ressourcer si nous parvenons à atteindre le chalet avant la nuit. Mais si nous repartons pour la Base, je crains que nous n'y survivrons pas. Nous sommes trop faibles. Nous ne pouvons n'y aider Judas et Noah, ni retourner de là où nous venons.

Cette constatation me serre la gorge.

Nous repartons à la Base, articule-t-il fermement en entamant la marche, me laissant confuse, à quelques mètres derrière lui.

T'as perdu la raison ? le sermonné-je en le rattrapant, le soleil est déjà couché depuis un moment, il fera bientôt nuit noire. Et nous n'avons pas assez de forces.

Ma voix est grondante, mais il ne semble pas m'écouter, le regard fixé vers l'horizon, à mesure qu'il n'arrache les branchages qui obstruent son passage, m'arrachant un long soupir exaspéré.

Beaucoup de gens ne veulent pas que tu meures. Bien que je n'en fasse pas partie. Tu es en mauvais état, tenté-je à nouveau alors que ses pas se font plus rapides, glissant avec agilité sur la neige sans jamais s'y enfoncer.

Voyant qu'il ne réagit pas, je m'apprête à ouvrir la bouche, dans un nouvel espoir de le raisonner, mais son visage se tourne brusquement vers le mien, m'arrêtant net.

Ses traits sont durs, et ses iris flambent.

La ferme, gronde-t-il d'une voix vibrante de colère, les canines sorties, prêtes à déchiqueter ma jugulaire alors qu'il comble la distance qui nous sépare.

Ses poings et ses mâchoires sont serrés, signe qu'il lutte, mais je ne pense pas que cela soit suffisant.

Le manque de sang doit probablement provoquer ça.

J'arrête de respirer, complètement immobile, les sens en alerte.

Merde.

Actuellement, il ne semble plus faible du tout. Tout son corps vibre et gronde. Seulement consumé par la rage et la famine. Et son regard ne se détourne pas du mien.

Arrête de parler, tonne-t-il difficilement d'un ton amer, alors que je me contente d'hocher la tête discrètement, espérant détourner son attention de moi.

Ma respiration reste toujours en suspens. Et ce n'est que lorsqu'il me distance d'une dizaine de mètres, que je m'autorise à souffler l'air qui restait coincé dans ma gorge.

𝐖𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐎𝐍𝐆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant