𝟒𝟏.

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Ses lèvres sont chaudes, douces, et familières. Mais cette fois-ci, ce n'est plus pour se nourrir qu'elles se baladent. Elles parcourent ma peau, chatouillent ma nuque, dans l'unique but de marquer son nouveau territoire. Et doucement, j'ai l'impression de mourir.

Alors, impunément, je m'abandonne. Je ferme les paupières, et sans plus aucune retenue, je lui rends son baiser fiévreux. J'oublie la volonté, la colère, et la haine qui m'animaient avant de rejoindre son bureau. Et je l'agrippe de toutes mes forces, tandis qu'il passe une main brûlante dans mon dos.

Brusquement, il me rapproche, sans jamais quitter mes lèvres, et s'empresse de capturer mes jambes, me soulevant contre le mur en béton.

Notre baiser est ardent, violent, chargé de frustration et de désir. Et j'ai beau tenter de respirer, j'en demeure incapable. Je ne vois plus rien, je n'entends plus rien, excepté le bruit de nos corps qui s'entrechoquent contre le mur, et celui de nos battements de coeur assourdissants qui se mélangent.

Je suis vidée de tout sens, et emplie de nouveaux. Et alors que son torse percute violemment le mien à chaque assaut, je me surprends à en savourer chaque instant. Je savoure le goût sucré sur sa langue, les muscles fermes sous ses vêtements, la chaleur de ses membres et son toucher électrisant. Et j'en demande encore.

Alors il m'obéit, et de sa main restante il capture mon visage, avant d'accélérer la cadence.

Le mur sous mon dos s'évanouit, et à l'aide d'un de ses bras, toujours fermement enroulé autour de moi, il me dépose sur la surface en bois de son bureau, avant de me fondre dessus.

Son aura est toujours aussi terrifiante, dangereuse, et inquiétante, mais étrangement, je ne suis plus effrayée. Je suis seulement avide, brûlante d'un désir dont j'ignorais l'existence.

Et je l'accueille, ce désir qui me tente tant. Je le laisse titiller mes lèvres à l'aide de ses canines, planter ses crocs à l'intérieur de ma chair. Et je me délecte. Je me repais de cette vague de chaleur qui secoue mon ventre avant d'atteindre ma gorge. Et je le regarde me déguster, ses iris éclatantes déjà ancrées aux miennes.

Son regard me perce, et ne s'éteint jamais. Il brûle de cette lueur malicieuse, presque provocatrice, tandis que sa bouche danse contre ma chair, avide de mon sang. Et doucement, ce sont nos deux têtes qui se balancent en arrière, vibrantes de plaisir, avant de se rejoindre à nouveau.

Ses lèvres sucrées regagnent les miennes, affamées et insatiables, et alors que je m'apprêtais à approfondir notre baiser, un objet rejoint lourdement le sol, nous faisant tous les deux sursauter.

J'hallucine ! résonne une voix masculine que je reconnais immédiatement.

Azael, Kaylan, et Noah se tiennent devant la porte, l'air interdit comme s'ils venaient de voir un fantôme. Tandis que moi, je demeure obnubilée par ce vase écrasé au sol, trop honteuse pour pouvoir affronter leur regard.

On est liés par la Promesse, à quoi vous vous attendiez ? tranche sèchement Elijah, avant de se redresser, les cheveux complètement ébouriffés.

Son regard s'est obscurci, et plus aucune trace de rouge n'éclaire ses prunelles. Il est tendu et visiblement frustré, mais la colère ardente qui l'animait avant notre baiser semble avoir disparu.

Tant mieux.

Esme voulait t'arracher les yeux il y a à peine une heure....commente Azael tandis que je le fusille du regard. Et à l'instant vous sembliez prêts à vous arracher vos vêtements, alors permets nous d'être surpris !

C'est au tour d'Elijah de dévisager son frère.

Peu importe, une porte c'est fait pour toquer.

𝐖𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐎𝐍𝐆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant