𝟒𝟑.

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Le nomade se tient face à nous, les muscles saillants et crispés, comme si ses organes étaient sur le point d'imploser. Et sans crier gare, il se jette sur Azael.

Arrête !

Mon cri résonne désespérément dans toute la pièce, et alors qu'il était sur le point de passer à tabac son propre frère, ses mains s'arrêtent sur son col, et son visage se tourne vers le mien.

Ses iris injectées de sang me toisent avec mépris, avant de retrouver ceux de mon ami.

Donne moi une seule bonne raison de ne pas le tuer, crache-t-il à mon encontre, sans pour autant me regarder.

Confuse et en panique, je cherche mes mots, tandis qu'Azael m'implore du regard, visiblement légèrement effrayé par son frère aîné.

Tu as besoin de lui. Il dirige la troupe qui part en éclairage, tenté-je sans grande conviction.

Je trouverai quelqu'un d'autre, tranche sèchement le nomade, les mains toujours agrippées au col de mon ami.

Il n'a rien fait de mal, j'avais simplement soif, essayé-je une nouvelle fois, bien plus confiante.

Malheureusement pour Azael, ce sont les mots de trop. Et sans un regard pour moi, le nomade lui assène un violent coup de poing dans la mâchoire.

Tu avais soif ?! s'offusque le vampire, une expression de pure colère dépeinte sur le visage.

Il relâche mon ami, qui couine de douleur en décalant l'os de sa mâchoire, brutalement disloquée.

Pourquoi tu n'es pas venu m'en parler ?! s'énerve-t-il sans jamais se calmer.

Le dégoût et la haine que je ressentais plus tôt s'enflamment à nouveau.

Tu semblais bien trop occupé à jouer les faux couples pour que je me permette de te déranger avec ma faim, craché-je à mon tour avec animosité, sans prendre la peine de mesurer ma frustration.

Le nomade semble surpris, et rapidement, sa colère s'estompe.

C'est donc ça. Tu avais peur de perturber mon jeu de rôle ?

Sa voix n'est plus sèche, tranchante et sans appel. Et le mépris qui quitte ses traits, gagne rapidement les miens.

Exactement, ça et le fait que le sang de ton frère soit bien plus appétissant que le tien, répliqué-je froidement, peu amusée par la situation.

Azael écarquille les yeux, avant de se coller au mur, prêt à se prendre un nouveau coup dans la figure.

Mais étonnement, Elijah n'en fait rien, et se contente d'esquisser un sourire mesquin.

Permets moi d'en douter. Tu n'avais pas l'air de penser la même chose lorsque nous étions dans le bureau.

C'est à mon tour d'ouvrir de grands yeux, tandis qu'Azael s'étouffe derrière nous, coincé entre la surprise et le rire.

Mes joues se réchauffent à l'évocation de ce souvenir, et les regards lourds de sous entendus de mon ami ne m'aident en rien à retrouver ma lucidité.

Je vais vous laisser, s'exclame gaiement ce dernier.

Il s'apprête à passer la porte de sa propre chambre, mais son frère l'arrête en un geste sec.

Ce n'est pas la peine, j'allais partir. Je suis rassuré que vous n'étiez pas en train de partager votre sang.

Azael plaque une main sur sa bouche, comme s'il venait d'entendre la pire des horreurs, tandis que je reste confuse, les bras ballants près du lit.

𝐖𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐄 𝐁𝐄𝐋𝐎𝐍𝐆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant