Céder à la tentation

Chapitre 7 - Sofia

J'ai consacré l'essentiel de ces dernières quarante-huit heures à œuvrer avec Carter pour peaufiner notre dossier.

Et je dois reconnaître qu'après avoir pris chacun nos marques, en un temps record, nous formons un duo redoutable.

Travailler avec lui est étonnamment plaisant. Ça l'est également avec Clarisse, mais disons qu'elle est nettement moins agréable à admirer.

Parce que oui, c'est clairement ce que je fais. Je le regarde. Je le mate même franchement, dès qu'il a le dos tourné. Seigneur, une paire de fesses pareille, ce n'est pas humain !

Est-ce que j'ai aussi volontairement augmenté la température de la climatisation du bureau pour l'obliger à entrouvrir sa chemise ? Absolument ! OK, je ne suis pas très fière de ça, mais le spectacle vaut vraiment le coup d'œil ! Et puis, personne n'en saura jamais rien, n'est-ce pas ?

Je m'étais fait de lui, visiblement à tort, l'image d'un sale type arrogant et bien trop imbu de sa personne. Alors que ces quelques jours en sa compagnie m'ont permis de le découvrir sous... un autre angle.

Je n'irais pas jusqu'à avouer qu'il est franchement sympathique, mais... oui, je crois l'avoir mal jugé. Disons que je me suis peut-être un peu trop focalisée sur ce qu'en pense Evan pour me faire ma propre opinion.

Évidemment, je n'oublie pas la rivalité entre lui et mon frère.

Mais disons qu'il est plus facile de la laisser de côté que ce que j'avais prévu. Du moins, le temps que nous en finissions avec ce dossier.

Et peut-être même qu'après...

— Hors de question que tu embarques cette horreur ! m'annonce ma meilleure amie en plissant exagérément la bouche dans une moue dégoûtée. Cette ignominie reste ici !

— Mais c'est mon pull préféré ! rétorqué-je alors qu'elle me le prend des mains pour le jeter à l'autre bout de la pièce.

Espérant, probablement, que Carter et moi fassions tout un tas de choses coquines durant ce voyage d'affaires, elle a décidé de m'aider. Ou devrais-je dire de s'imposer pour m'assister à faire ma valise.

Si je l'écoutais, je ne devrais donc y glisser que des minijupes et des décolletés plongeants.

— Le seul homme qui peut te voir porter une tenue pareille, c'est ton frère ! Certainement pas Monsieur Beau Gosse en personne !

Je lève les yeux au ciel, mais ne peux m'empêcher de sourire.

Son enthousiasme concernant ma vie sexuelle est déroutant, mais a au moins le mérite de me détendre. Parce que plus notre voyage d'affaires approche et plus je peine à maintenir mon calme.

Le côtoyer au bureau, c'est une chose. Et je suis déjà devenue à moitié folle au cours de ces deux derniers jours. Mais là... on passe un cran au-dessus et je ne suis pas certaine de parvenir à garder la tête froide.

— Monsieur Beau Gosse, vraiment ?

— Oh ouais chérie ! À moins que tu ne préfères Sexy Carter ? J'avoue que j'hésite encore...

— Ni l'un ni l'autre ! dis-je en riant et en poursuivant la sélection de mes sous-vêtements.

Je devrais probablement embarquer mon ensemble en dentelle rouge.

Non pas que j'ai l'intention de le montrer à qui que ce soit durant les jours à venir, mais... juste au cas où ... Oui, je vais faire ça. Le prendre. Au cas où...

Je le glisse rapidement dans ma valise, histoire qu'elle ne me voit pas faire, sans quoi je devine que je vais sûrement avoir droit à une danse de la joie de sa part.