Chapitre 21 - Sofia

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— Vous pensez qu'on lui a fait bonne impression ? demandé-je une fois sortie de notre réunion.

Face à moi, les garçons sont tout sourire, ce qui me semble plutôt être une bonne chose.

Ils ont bien plus d'expérience dans le domaine que moi, après tout.

— Ça s'est très bien passé, Sofia. Tu as été incroyable, m'affirme Carter en déposant un baiser léger sur mes lèvres.

C'est inédit que nous nous embrassions en public. Enfin, techniquement, non. Pas vraiment. Mais c'est la première fois que nous le faisons devant quelqu'un que l'on connaît.

J'avoue que lorsque Chris nous a dit un peu plus tôt qu'il savait pour Carter et moi, j'ai légèrement paniqué. Mais je lui fais confiance quand il me dit qu'il n'en dira rien à personne et que cela ne regarde que nous.

Alors j'apprécie le fait de ne pas devoir me cacher ici.

Lorsque nous serons de retour à New York, il nous faudra discuter sérieusement de tout ça. Mais il nous reste encore quelques heures que nous pouvons passer sans avoir à nous inquiéter des conséquences et je compte bien en profiter.

J'ai l'impression que je travaille depuis une éternité sur ce dossier.

Tant de choses se sont passées depuis le jour où j'ai débarqué un beau matin dans le bureau de Clarisse. Lorsqu'elle m'a appris que nous serions en charge de ce projet.

Jamais je n'aurais pu prédire que les évènements prendraient cette tournure.

— Je confirme ce que dit Carter, Sofia. Tu as vraiment été royale, renchérit Chris à mon attention, me faisant rougir.

J'aimerais être aussi confiante qu'eux, mais tant que la signature de Clarkson ne sera pas apposée au bas de la page du document que nous lui avons laissé, je ne pourrais pas y croire.

Je sais que même si tout cela ne se concrétise pas, il n'y aura pas d'impact pour moi. Mais je me suis tellement investie que j'espère très sincèrement être parvenue à le convaincre.

— On devrait fêter ça ! dit-il en nous regardant tous les deux.

— Est-ce que ça ne va pas nous porter malheur ? Ne dit-on pas qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir abattu ou quelque chose du genre ?

Les garçons éclatent de rire.

— Eh, arrêtez de vous moquer ! dis-je en tentant de calmer leur fou rire.

— Rien ne va nous porter malheur, Sofia. On a assuré. Ou, plutôt, toi... Je t'avais bien dit que cette jupe lui plairait ! me lance Carter avec un clin d'œil complice.

— Espèce de crétin, le rabroué-je en le frappant sur le torse.

Chris assiste à notre échange en riant.

— Si c'est comme ça que tu parles aux femmes, je comprends mieux pourquoi aucune d'elle ne veut rester !

Je sais qu'il s'agit d'une remarque anodine, mais je ne peux m'empêcher de me demander combien il y en a eu d'autres, justement. Et j'ai bien du mal à contenir la jalousie qui m'assaille.

Jamais je n'ai vu qui que ce soit à son bras, mais je n'ai aucun doute sur le fait que son lit doit se remplir avec une facilité déconcertante. Il suffit d'observer comment les femmes de Porter Industries minaudent lorsqu'il est dans les parages.

— Elles ne restent pas parce que je ne le souhaite pas, rétorque simplement Carter.

A-t-il remarqué ma gêne ? Je l'ignore. Mais lorsqu'il saisit ma main et la porte à ses lèvres, je ne peux réprimer un frisson.

Céder à la tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant