Céder à la tentation

Chapitre 18 - Carter

Je n'ai pas voulu me montrer impoli, mais j'avoue que j'ai peut-être légèrement tendu l'oreille lorsque Sofia a répondu à l'appel de son amie hier soir.

Je n'étais pas collé contre la porte à proprement parler, mais disons que j'ai eu droit à deux ou trois bribes de conversation.

Ce n'était probablement pas très correct alors je m'en suis vite éloigné, mais pour être honnête, je l'ai beaucoup entendue rire et parler d'orgasmes aussi.

Je peux au moins être rassuré sur ce point, elle apprécie nos parties de jambes en l'air.

Non pas que j'en doutais ceci dit, elle est plutôt du genre démonstrative.

C'est simplement que j'ai tendance à devenir légèrement irrationnel quand ma jolie brune est dans les parages. Étant donné que c'est la première fois que ça m'arrive, j'avoue que j'ignore comment gérer la situation.

— Et bonjour, Monsieur Coleman, dit tout à coup une petite voix douce juste derrière moi.

Inutile de me retourner, je sais qu'il s'agit de Sofia. La main qui effleure mon épaule me le confirme tandis qu'elle prend place face à moi à la table du petit déjeuner.

J'ai songé à nous le faire livrer dans la chambre, mais je sais que j'aurais probablement fini par vouloir la dévorer elle plutôt que les viennoiseries de l'hôtel et la vérité est que nous avons encore beaucoup de travail.

La nuit a été une nouvelle fois agitée puisque nous l'avons passé à mêler nos corps l'un à l'autre. Mais je me sens en pleine forme ce matin. Et d'excellente humeur.

C'est fou l'effet que peut avoir le sexe sur notre façon d'être !

— Tu es ravissante, lui dis-je alors qu'elle m'offre un sourire charmeur.

Ma tasse de café noir à la main, je lui tends celle que je viens de préparer pour elle.

— J'ai remarqué que tu aimais ça, dis-je simplement tandis qu'elle observe le contenu de sa propre tasse.

— Du thé vert ? Je te remercie, c'est très délicat comme attention, me répond-elle en la portant à ses lèvres.

Lèvres sur lesquelles je porte moi aussi mon attention... C'est un spectacle dont il est difficile de se défaire. Surtout lorsque je repense à là où elles se trouvaient il y a quelques heures à peine.

— Mmmhh, je pourrais vivre n'importe où il y a du thé vert, j'adore ce truc !

— Même à Los Angeles ? questionné-je.

— Oui, je crois bien. Ne sous-estime pas l'effet que me fait cette chose-là ! complète-t-elle en riant.

Elle saisit l'un des petits pains devant elle et commence à le grignoter en y ajoutant du beurre de cacahuète.

Je me demande sincèrement comment elle parvient à garder la ligne en absorbant une telle quantité de cochonneries, mais j'apprécie de voir qu'elle ne se prive de rien.

— Alors tu as grandi ici ? m'interroge-t-elle entre deux bouchées.

Nous en avons parlé hier au diner, avec mes amis.

— C'est exact.

— Je savais que tu étais du coin, me dit-elle. James me l'a dit lorsqu'il m'a annoncé que nous travaillerions ensemble. Mais, disons que tu n'es pas du genre très bavard sur ta vie personnelle...

Elle a raison. D'autant plus qu'avant notre rapprochement soudain, elle refusait presque de m'adresser la parole. Heureusement pour moi, les choses ont bien changé depuis.