Chapitre 26 - Sofia

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— Putain de merde ! me crie presque Mila, avec un sourire jusqu'aux oreilles.

— Ouais, lui dis-je en m'affalant dans le canapé. Putain de merde.

— Je serais prête à payer pour qu'un mec comme lui me fasse la moitié de ce qu'il t'a fait, tu sais ?

— Ne dis pas ça. N'importe quel homme sensé accepterait de te faire de bien sans que tu n'aies à dépenser le moindre dollar, lui dis-je.

— J'adorerais en être aussi sûre que toi, mais il se trouve que tous ceux que j'arrive à convaincre ces derniers temps sont plutôt dans l'équipe « je tire mon coup sans me soucier de la demoiselle » et je commence sérieusement à douter qu'il en existe des différents. À part Carter, je veux dire ! J'aimerais jouir moi aussi, merde !

Je dois dire que sur ce point, je ne peux pas lui donner tort. Carter s'est montré extrêmement généreux en la matière !

— Tu ne voudrais pas me le prêter ? Juste pour un orgasme ou deux. Pas plus !

— Absolument hors de question ! Refusé-je en secouant la tête.

— Eh, depuis quand est-ce qu'on ne partage plus les hommes ? proteste-t-elle.

— Depuis toujours ! je lui réponds en riant.

Et c'est vrai. C'est d'ailleurs l'un des fondements de notre amitié.

— On pourrait faire une exception pour celui-là ?

— Désolée, chérie, c'est toujours non. Carter est à moi.

Lui et moi n'avons pas mis de mot sur ce que nous avons entamé à Los Angeles, mais je n'ai aucune envie de le voir fréquenter d'autres femmes. Et même si mon amie le dit sur le ton de la plaisanterie, j'avoue qu'une pointe de jalousie me traverse.

Nous avons passé les trois dernières années à jouer au chat et à la souris, mais maintenant que j'ai son attention, je ne la laisserai pas se dissiper.

— Je te comprends, me dit Mila.

Je viens de lui raconter ma vie sexuelle en long, en large et en travers dans l'une de ces soirées de débriefing dont elle et moi avons l'habitude. Et ça fait un bien fou ! Parce qu'elle est, pour l'instant, la seule à qui je peux me confier.

— Tu craques pour lui ?

— Je... Je n'en sais rien. Peut-être un peu, mais tu sais, avec tous ces orgasmes, forcément... Ça fausse ma vision des choses, lui dis-je.

Elle rit et fait tinter son verre avec le mien.

— Les miracles de l'ocytocine, chérie.

— Ce n'est que du sexe. Incroyablement bon, mais ça reste du sexe, précisé-je, en essayant peut être de me convaincre, moi aussi, au passage.

— Oh, je te connais ! Et honnêtement, je doutais du fait que tu franchisses le cap avec lui. Même si je suis absolument ravie que tu l'aies fait ! Surtout lorsque je vois ta mine réjouie.

Elle a raison. Comme toujours.

Je ne suis pas du genre à me lancer dans des aventures d'une nuit, alors coucher avec mon patron, n'en parlons pas ! Sur l'échelle des probabilités, on devait être grosso modo à la première ou deuxième marche, tout au plus.

— Un moment d'égarement, dis-je, tentant de me justifier.

— Ça n'en est pas un si ça se renouvelle pendant trois jours ! proteste-t-elle.

— Mmmh, OK. Disons trois jours d'égarement alors.

— Et pour la suite ?

— Quelle suite ?

Céder à la tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant