Chapitre 27 - Carter

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Puisque Clarisse ne sera pas de retour avant plusieurs semaines, j'ai pour le moment une excellente excuse pour passer voir Sofia dans son bureau aussi souvent que je le souhaite.

Ce qui, on ne va pas se mentir, m'arrange bien.

Occupée à classer des dossiers dans l'énorme armoire située contre le mur du fond de son bureau, elle n'a pas remarqué ma présence. Sur la pointe des pieds, elle cherche visiblement à atteindre quelque chose qui se trouve sur le dernier étage, mais n'y parvient pas.

Alors même si le spectacle de sa jupe courte remontant dangereusement sur le haut de ses cuisses est hypnotisant, je me dis que c'est clairement le bon moment pour aller l'aider.

Je franchis les quelques pas qui me séparent d'elle et saisis la documentation sans difficulté.

Ne m'ayant pas vu arriver, elle sursaute et trébuche sur les pochettes qu'elle avait déjà disposées au sol. Je tends le bras pour la rattraper, prévenant une éventuelle chute.

Elle semble surprise pendant une fraction de seconde puis me sourit en s'éloignant précipitamment de moi. J'en déduis qu'elle veut éviter de laisser paraître quoique ce soit tant que nous sommes dans l'enceinte du bureau et je ne peux pas la blâmer pour ça.

— Carter ! Salut... Tu m'as fait peur !

Sans doute aurais-je dû m'annoncer pour éviter ça, mais j'aurais été privé du spectacle qu'elle vient de m'offrir sans le savoir.

— Désolé, ce n'était pas mon intention, énoncé-je simplement, lui rendant son sourire.

J'aperçois ses yeux s'arrêter brièvement sur mes lèvres et ses joues se parer de rose lorsqu'elle réalise que je la vois faire.

Je savais qu'une fois de retour, les choses entre nous changeraient forcément.

Los Angeles nous a offert une bulle de quelques jours dans laquelle j'ai adoré me perdre avec elle, mais il est évident qu'ici, il va nous falloir trouver nos marques.

Malgré sa tentative pour paraître sûre d'elle, je la sens hésitante alors je décide de repasser de l'autre côté du bureau, histoire de lui accorder un peu d'air.

Et peut être que oui, je le reconnais, j'envisage pendant ce court laps de temps ce que ça pourrait donner de la voir allongée nue dessus.

— Merci pour ça, dit-elle en me montrant le dossier qu'elle tient désormais dans les mains.

— Je t'en prie. Tu as retrouvé ton appartement ?

— Oui, j'ai transféré mes affaires hier, mais je n'ai pas pris le temps de tout réinstaller. Je n'y dormirai que ce soir.

Lors du moment que nous avons passé ensemble, Sofia m'a expliqué combien il était important pour elle d'être autonome aujourd'hui. Depuis qu'elle est toute petite, son frère a toujours veillé sur elle et pourvu à ses besoins.

Si elle tient tant à faire les choses par elle même désormais, ce n'est pas par fierté, mais bien pour prouver à Evan qu'il a réussi à faire d'elle une femme libre, forte et indépendante.

Elle veut qu'il soit fier d'elle.

Pour moi, il est évident que c'est déjà le cas. N'importe qui ici peut voir à quel point sa petite sœur compte pour lui.

— Tu es resté dormir chez Evan ?

— Non, j'ai passé la soirée chez une amie. Tu te souviens de la boîte de préservatifs dans ma valise ? ajoute-t-elle, prenant soin de baisser sa voix.

— Comment je pourrais oublier ça ?

— Et bien, j'étais chez elle, dit-elle.

— Est-ce que vous avez passé la soirée à vous raconter ce que toi et moi avons fait à LA ? lui demandé-je avec un clin d'œil.

Céder à la tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant