Céder à la tentation

Chapitre 22 - Carter

Notre taxi vient de nous déposer en bas de la rue.

Cernées de murs hauts de plusieurs mètres, d'imposantes bâtisses nous entourent. 

Les trottoirs sont impeccables et les voitures de luxe, garées dans les allées, donnent toujours le sentiment de se trouver dans un endroit un peu à part.

Même pour moi, qui ai pourtant grandi ici.

— Waouh, combien crois-tu qu'il faille gagner à l'année pour pouvoir s'acheter l'une de ces villas ? me demande Sofia, ses yeux s'écarquillant davantage à chaque pas.

— Ces maisons coûtent plusieurs millions de dollars chacune, lui dis-je simplement.

— La vache ! s'exclame-t-elle.

Je ne peux m'empêcher de rire face à sa réaction.

— Je suis certaine que l'intégralité de la tenue que je porte aujourd'hui ne vaut même pas le prix de... cette poignée de portail, tiens ! dit-elle en désignant une énorme porte en fer forgé devant laquelle nous passons.

— Je me fiche du prix de tes vêtements, Sofia. Et tu es de toute façon bien plus jolie que n'importe quelle poignée de ce quartier.

— Je te remercie pour le compliment ! dit-elle en riant à son tour.

Je n'ai pas voulu lui révéler notre destination de ce soir, alors je la sens un peu fébrile.

Je saisis sa main et vois ses lèvres se retrousser en un discret sourire.

C'est fou ce qu'elle est mignonne...

— Est-ce qu'on va rencontrer quelqu'un ? m'interroge-t-elle.

— Si tout va bien, non, lui dis-je.

— Comment ça ? me demande-t-elle, soudainement inquiète.

— Fais-moi confiance, tout va bien se passer, dis-je en l'attirant contre moi.

Elle soupire un instant dans mes bras.

Tout ça va tellement me manquer lorsque nous serons de retour à New York...

— Je te fais confiance. Mais évite de me dire des choses pareilles, dit-elle en souriant.

— C'est compris, Mademoiselle Smiles.

Je relâche mon étreinte et nous reprenons notre marche pour quelques centaines de mètres de plus avant d'atteindre enfin notre destination.

C'est étrange de revenir ici après tant d'années.

— Nous y sommes, lui dis-je en me stoppant devant le mur de protection entourant l'une des propriétés.

Sofia recule d'un pas pour mieux contempler la façade qui se trouve devant nous. Elle scrute à gauche, puis à droite avant de tourner à nouveau ses grands yeux noisette vers moi, s'interrogeant visiblement sur cet endroit.

— Je sais que tu aimes cultiver ce côté mystérieux et tout, mais... J'avoue que là, je ne suis pas certaine de comprendre, dit-elle.

— Est-ce que tu es prête ? je lui demande sans répondre à sa question.

— Nous sommes face à un mur de deux mètres de haut, à quoi suis-je censée être prête ?

Je m'accroupis sur le sol et joins mes mains l'une à l'autre sous son regard dubitatif.

— Mais qu'est ce que tu fais au juste ?

— Je te fais la courte échelle.

— Et tu me la fais parce que...? demande-t-elle en arquant un sourcil.