Chapitre 31 - Sofia

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— Clarisse, mais qu'est ce que vous faites ici ? Dis-je en voyant ma patronne installée à son bureau lorsque j'arrive de bon matin.

— Oh, tu me connais, je n'en pouvais plus de rester chez moi, à ne rien faire !

— Avec le nombre d'appels et de messages que nous avons échangé au sujet du dossier Clarkson, je doute que l'on puisse dire que vous ne faisiez rien !

Et c'est vrai, malgré son arrêt de travail, c'est tout juste si elle a ralenti le rythme au cours des dernières semaines. Elle n'était certes pas là physiquement, mais loin d'être inactive.

— Disons simplement que les locaux de Porter Industries me manquaient, ajoute-t-elle en souriant. Et puis, ne t'en fais pas, Walter m'a déposé au pied de l'immeuble.

— Walter, hein ?

C'est le prénom du pompier qui lui est venu en aide lors de sa chute.

— Cet accident n'aura pas eu que des conséquences négatives, complète-t-elle, les joues rosies.

— Et bien même si je suis à peu près certaine que votre docteur désapprouve votre présence ici, je suis heureuse de vous revoir, lui dis-je.

— Moi aussi je suis contente de te retrouver, Sofia. Tu as vraiment fait de l'excellent travail pendant mon absence !

— Uniquement grâce à tout ce que vous m'avez appris.

— Tu es la meilleure des assistantes. Mais toi et moi savons bien qu'une merveilleuse carrière t'attend ici. Tu mérites mieux !

Je ne peux m'empêcher de rougir en l'écoutant.

— Ça me touche beaucoup, Clarisse.

Je le pense sincèrement. Elle est un peu devenue, au fil des ans, la mère que je n'ai plus. Et réaliser qu'elle apprécie mon travail compte vraiment pour moi.

— Carter n'a pas tari d'éloges sur la façon dont tu as géré les négociations. Il semblerait que vous ayez formé un excellent duo, tous les deux.

Sur tous les plans, oui. Surtout sexuel, d'ailleurs. Mais ce n'est pas la peine de le lui préciser.

Je ne réponds rien à sa dernière remarque et me contente de sourire.

— Je suis désolée, je dois prendre cet appel, dit-elle en saisissant son portable qui se met à sonner soudainement.

— Aucun problème, vous savez où me trouver lui dis-je avant de m'éclipser.

Il y a désormais quatre jours que je n'ai pas croisé Carter. Nous communiquons par mail et collègues interposés, mais il se montre extrêmement professionnel, comme si tout ce que nous avions vécu n'avait jamais existé.

J'ignore comment je dois me positionner par rapport à ça.

Une partie de moi apprécie le fait qu'il respecte la distance que j'ai souhaité mettre entre nous, mais l'autre rêve de le voir franchir la porte de ce bureau et de me dire que je vaux la peine qu'il se batte pour que ça marche.

Mila m'est d'un grand soutien pour m'aider à tenir le coup, mais j'ai le sentiment que le temps qui s'égrène n'atténue que trop peu le vide que notre séparation a créé dans mon cœur.

Heureusement pour moi, comme toujours, je suis bien occupée.

Entre le travail et le réaménagement de mon appartement, les journées passent vite et ne me laissent que peu d'occasions de m'épandre sur le fiasco de ma vie amoureuse.

Il est déjà presque quatorze heures lorsque je relève enfin le nez du dossier sur lequel je planchais. Il semblerait que j'ai oublié d'aller manger, encore une fois, mais mon estomac me rappelle à l'ordre.

Céder à la tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant