Céder à la tentation

Chapitre 12 - Carter

Je n'avais pas vécu de journée aussi intéressante depuis des lustres.

L'idée de partir en voyage d'affaires avec ma jolie brune me plaisait beaucoup, mais je n'avais que peu d'espoir quant au fait que les choses se déroulent ainsi.

Si je dois être complètement honnête, je ne l'envisageais même pas.

Oui, Sofia et moi nous sommes rapprochés au cours de ces quelques jours, mais de là s'embrasser quelques heures à peine après notre départ de New York... Non cela ne faisait clairement pas partie des options possibles.

Et pourtant...

J'ai conscience que les choses ne sont pas aussi simples pour elle qu'elles le sont pour moi.

À titre personnel, je n'ai aucun problème avec cette situation.

Porter Industries n'interdit pas les relations entre collègues. Et quand bien même ce serait le cas, je n'en aurais pas tenu compte.

Sofia me plaît. Et ce baiser aussi inattendu que savoureux m'a laissé un goût de trop peu auquel j'espère pouvoir remédier tant que nous sommes ici.

Je sais que l'opportunité que j'ai saisie un peu plus tôt dans la journée risque de disparaître lorsque nous rentrerons et je ne veux surtout pas me priver d'une telle chance.

Pour autant, je refuse de lui donner l'impression de la forcer à quoi que ce soit.

Même si elle n'a pas rompu le contact dans l'avion, je sais qu'elle se pose déjà mille questions. Je la connais.

J'ai fait de mon mieux pour la détendre durant le vol en la faisant rire autant que possible.

Et en lui proposant de faire l'amour.

J'aurais pu la dévorer sur place lorsque ses joues se sont parées de rouge. J'en mourrais d'envie.

Mais même si passer les quatre heures suivantes à bander comme jamais n'a pas été une partie de plaisir, elle a eu raison de refuser. Parce qu'elle mérite mieux qu'un petit coup rapide dans les toilettes.

Même celles de la classe Business.

Sofia a pris ma place dans la salle de bain peu de temps après que j'en sois sorti et moi, j'en ai profité pour aller faire un tour. Parce qu'imaginer son corps nu simplement séparé du mien par une porte me semblait vraiment trop difficile à gérer.

Lorsque je suis revenu une heure plus tard, je l'ai retrouvée assoupie sur le lit, le dossier entre les mains. Je le lui ai retiré, et l'ai couverte comme j'ai pu pour qu'elle dorme au mieux.

Je n'avais de toute façon pas l'intention de lui demander quoique ce soit ce soir alors j'ai choisi de la laisser se reposer tranquillement.

Un petit mot l'attend à son réveil lui indiquant qu'elle peut me rejoindre au bar si elle le souhaite.

Le baiser que nous avons échangé ne cesse de tourner dans mon esprit.

Je cherche encore à comprendre pourquoi.

Sofia n'est pas la première femme que j'embrasse. Loin de là. Mais elle est la première qui me fait cet effet.

Ce sourire idiot que j'arbore depuis ne me quitte pas.

Ce n'était qu'un baiser, Carter. Incroyablement délicieux, certes, mais un baiser quand même.

Et étant donnée la situation, il est fort probable que les choses n'aillent pas plus loin.

Même si le fait de travailler ensemble a clairement fait évoluer notre relation de façon positive, les choses sont loin d'être réglées entre nous.