POUDLARD, 1976.
Le récit de cinq meilleurs amis abattus par la vie qui, grand dangers, devront affronter.
mangemorts, basilic, kappa, cerbère, sirènes, tritons, strangulot, calmar géant, marcheurs blanc, loup garous, détraqueurs, dragons, et un tas...
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C'est compliqué à décrire, le deuil. On peut hurler à s'en fissurer les poumons, frapper à s'en briser les phalanges, ou pleurer à s'en user les iris. Ou on peut faire les trois et aucun à la fois. Le choque, le déni, la colère peut nous prendre si fort à la gorge qu'elle nous en retirerait tout mots s'y baladant.
Azëlind avait beaucoup pleurée la mort de son frère. Elle ne se souvenait pas avoir un jour versée autant de larmes pour quelconque raison. Pleurer, encore, et à nouveau à la moindre pensée du souvenir du garçon, hantée par son image, par leur vie commune, par leur futur qu'ils auraient du fonder à deux, main dans la main, ses doigts planant désormais dans un vide sans poigne à laquelle se rattacher.
Et puis, les larmes âcres avaient tant coulées qu'elle ne pensait pas être encore capable de le faire. Ça avait fait du bien, au début, malgré l'agonie serpentant dans ses membres. Une grande bouffée d'émotions crachotées, tel un marin qui quittait la cabine de son navire pour en respirer l'air frais de la mer qui l'accompagnait. Mais depuis les larmes, plus rien. Juste un sentiment de vide intense, extrême, profond, sans fin. Un sentiment inédit, jamais ressentît auparavant. Le deuil ne coulait plus de l'écrin de ses iris, il c'était insinué en elle, avait creusé, et continuer, insatiable, comme une tombe sans fin qu'on creuserait jusqu'au noyau de la terre.
La mort impacte les humains, les sorciers, tout être vivant d'une manière si intense. Peu importe comment on la ressent, peu importe si on la pleure, qu'on la refoule, qu'on l'éteint, qu'on l'expulse, la hurle ou l'ignore. La mort nous touche tous d'une certaine manière, visible ou non, laissant sa marque indélébile dans nos mémoires. C'est douloureux, perturbant, énervant, agonisant. Mais c'est ainsi que la mort impacte la vie comme un cercle infini et ironique. La vie laissant son fil à la mort, qui pour la remercier, l'achève d'un coup de ciseaux.
Mais les souvenirs, eux, demeurent éternellement. Dans la vie, dans la mort, ils s'éternisent.
Les souvenirs de la petite Azëlind qui maternait ses petits frères comme leurs parents ne savaient pas le faire. Les souvenirs de leurs jeux, journées, apprentissages, nuits passées ensemble. Les souvenirs de leur perte commune d'un membre de leur fratrie, la mort renforçant leur lien, pour finalement l'achever avec une énième visite de la faucheuse endettée.
Les souvenirs d'un frère et d'une soeur, plus unis que jamais, leurs petites mains potelées s'enlaçant face à ce que le destin leur prévoyait, face à l'horreur de leur famille.
Les souvenirs d'un sourire aux dents manquantes mais si grand qu'il touchait presque le ciel pour l'illuminer de son éclat, les rayons impactant le coeur d'une sœur aînée qui jurait responsabilité sur ce doux rictus, emportant avec elle toutes leurs souffrances, deux âmes voyageant là ou nul autre ne les trouveraient en emportant les maux et mots de la terre avec eux et laissant les leur au pas de leur porte.