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Alessio se lança à ma poursuite et me rattrapa en un rien de temps.

 Il me bouscula sans vergogne pour me dépasser tandis que je poussais des cris indignés en m'étranglant de rire. Il entra dans la villa le premier. Je le suivis de près, mais il sauta dans la douche du bureau avant moi, maintenant son avance, et me sourit d'un air goguenard à travers le verre dépoli.

─ Perdu, Dani.

Il n'était même pas essoufflé.

─ Pff, haletai-je, échevelée et hors d'haleine. T'as triché. Me pousser comme ça, c'est tellement sport !

Alessio haussa un sourcil en ouvrant l'eau.

─ T'es fâchée ? Hou là là ! Tous aux abris, j'ai peur ! Dani-mini-moins-en-a-après-moi !

─ Idiot.

Je le plaquai contre le mur de la douche et l'embrassai avec une indécence qui ferait rougir n'importe quel autre jeune couple. Il répondit à mon baiser avec une passion égale à la mienne. Je gémis contre sa bouche lorsqu'il suçota ma langue. Les picotements entre mes jambes étaient presque douloureux. J'avais encore envie de lui.

J'enroulai la jambe autour de sa taille en me pressant contre lui. Il passa une main sous mes fesses pour me surélever. Nos corps se fondirent l'un dans l'autre, impatients de se retrouver. Je me retrouvai plaquée contre le mur froid de la douche tandis qu'il entamait un délicieux va et vient, tendre et doux. Ce que je ressentais lorsqu'il me prenait ainsi, dos au mur, une jambe autour de lui, était terriblement bon. De fait, je tenais à peine debout.

J'enroulai les doigts dans ses cheveux en plongeant dans ses yeux bleus. Nos souffles étaient synchrones. Une nouvelle décharge de plaisir me parcourut et ma tête partit en arrière, s'appuyant contre le mur de la douche. Alessio en profita pour m'embrasser dans le cou.

─ Oh, oui, Alessio, je t'en prie !

La pression montait délicieusement dans mon ventre.

─ Dis-moi que tu es à moi.

J'haletais.

─ Je... suis... à... toi.

─ Encore, grogna Alessio en me mordant l'épaule.

─ Je suis à toi !

─ Encore, Dani.

La supplique dans sa voix m'émut. J'appuyai le front contre le sien.

─ Je suis seulement à toi, murmurai-je tendrement.

Après quelques autres coups de reins, Alessio s'immobilisa, grognant sourdement dans mon cou. Malgré la buée qui s'accumulait dans la douche, le verre était froid dans mon dos, mais je ne bougeai pas tandis qu'il atteignait son orgasme.

Il planta un baiser sur mon épaule, puis un second, avant de lâcher ma jambe. Je m'adossai de nouveau au mur, tâchant de retrouver mon souffle. Alessio passa la tête sous le jet d'eau et se frotta le visage en me souriant. Je touchai ma joue et observai mes doigts maculés de sable.

─ Tout ce sable, purée, commenta Alessio en riant.

Je gémis en glissant les doigts dans mes boucles emmêlées.

─ Ca va être l'enfer pour me laver les cheveux !

─ Je vais t'aider, va. Viens par là.

Il versa un peu de shampooing dans sa paume et frotta ses mains l'une contre l'autre. Je ris tandis qu'il frictionnait énergiquement mes cheveux et mon crâne.

─ On sort dîner, ce soir, d'accord ? demanda Alessio, les yeux pétillants. Je voudrais t'emmener quelque part de spécial.

─ D'accord.

─ Mets une jolie robe.

Il me vola un petit baiser et sortit de la douche le premier, me laissant un sourire aux lèvres.


**

J'enfilai l'une de mes robes préférées pour sortir : c'était une coupe bustier en soie champagne, avec un décolleté en cœur. Le lourd jupon virevoltait autour de mes jambes lorsque je marchais.

Je me penchai pour attacher la lanière de mes sandales outrageusement sexy, à la bride entourant la cheville et au talon aiguille aussi fin qu'une carte à jouer de profil. Alors que j'appliquais une couche de brillant sur mon rouge à lèvres, Alessio entra dans la salle de bains, veste ajustée, chemise blanche amidonnée, pantalon à pinces.

Me levant, je m'approchai de lui et passai les mains sur ses épaules. J'attrapai les pans de la cravate noire qui pendait autour de son cou.

─ Tu es très séduisant, dis-je, commençant à la nouer.

─ Merci. Qui t'a appris à faire le nœud de cravate ?

─ C'est ma mère. Bien utile quand mon père devait sortir. Il est incapable de le faire correctement, même après toutes ces années.

Je lui souris. Alors que je retournais devant le miroir pour terminer de me coiffer - j'avais décidé de laisser mes cheveux flotter sur mes épaules et y passai simplement les doigts pour les ordonner - Alessio s'approcha et posa un petit paquet enrubanné près de mon flacon de parfum.

─ Qu'est-ce que c'est ? fis-je, étonnée.

Il eut l'air timide, subitement.

─ C'est... heu, mon cadeau de mariage.

─ Oh... !

Le cœur battant follement, je déchirai l'emballage. Une boîte étroite. Résolument un bijou. Etait-ce une montre ? Je soulevai le couvercle et restai bouche bée. Des pendants d'oreille en diamants reposaient sur l'étoffe de velours noir, jetant mille éclats dans la lumière de début de soirée.

─ Oh, mon Dieu, murmurai-je, soufflée. Elles sont incroyables ! Oh, mon Dieu, Alessio.

─ Mets-les ce soir, ça me ferait plaisir, dit simplement Alessio.

Je les mis immédiatement. On observa tous deux, avec un grand plaisir, notre reflet dans le miroir, Alessio tout ému, et moi resplendissante, le rose aux joues, les longs pendants d'oreille scintillant délicatement à chaque mouvement de ma tête.

─ Ca aussi, dit Alessio, sortant une autre boîte de sa poche.

J'ouvris des yeux ronds.

─ Un autre ? Qu'est-ce que tu as fait ?! m'écriai-je, ouvrant le paquet, et il pouffa. Oh, Alessio... !

Un bracelet assorti aux boucles d'oreilles se trouvait à l'intérieur. Alessio le prit et le passa à mon poignet.

─ Ca te va à ravir, évidemment. Tu es sublime.

─ Merci. J'adore, j'adore la parure. C'est un merveilleux cadeau. Je n'ai jamais rien eu d'aussi beau. Merci, Querido.

Je l'embrassai, toute heureuse. Il me contemplait avec tant d'amour dans le regard que les larmes me montèrent aux yeux.

─ Je t'aime, dis-je tout bas, et je battis des cils pour chasser les larmes.

─ Et moi aussi, je t'aime. On y va ? Tu es prête ?

J'hochai la tête, tout sourires.

Main dans la main, nous gagnâmes le garage. Il m'ouvrit la portière de la voiture et me désigna l'habitable d'un geste cérémonieux.

─ Si Madame veut bien se donner la peine, dit-il, taquin.

─ Merci.

Je m'installai, rassemblant mes jupes sur mes genoux. Alessio s'assit derrière le volant et appuya sur le bouton pour redresser la capote du coupé.

J'éclatai de rire, les bras levés, alors qu'il jetait la voiture sur la route à toute allure, négociant soigneusement les virages. Le soleil se couchait à l'horizon, descendant lentement vers la mer. Le ciel était d'un rose intense, presque rouge. Le vent chaud de la soirée soulevait mes cheveux.

J'observais le paysage verdoyant et vallonné avec un sourire.

On arriva en ville, au moment où les lumières s'allumaient pour la nuit.

Alessio se gara non loin de l'avenue principale, dans le centre.

─ C'est par là, dit-il en me prenant la main.

De nombreux vacanciers sillonnaient les rues animées. La vieille ville était toute jolie, avec ses pavés, ses ruelles tortueuses et les remparts qui l'encadraient, visibles à quelque distance.

On entra dans un hôtel particulier aux lignes majestueuses. Le parquet ciré brillait de mille feux. Des colonnes de marbre s'élançaient vers le plafond. Un immense lustre scintillait, loin au dessus de nos têtes.

On s'installa au bar de l'hôtel. Je sirotai mon verre en admirant les boiseries délicates qui habillaient les murs. Je n'étais pas souvent venue dans un endroit pareil. Les autres clients, tous sur leur trente-et-un, étaient clairement aisés.

Le maître d'hôtel nous accompagna à notre table, située près d'une baie vitrée avec vue sur la ville animée et la mer en arrière plan, et tira nos chaises pour nous d'un geste élégant. Nappe blanche, argenterie fine, petits plats dans les grands...

Je bus un peu trop de champagne. Je me sentais légère comme les bulles qui y pétillaient.
Après le délicieux dîner, on se rendit dans la pièce adjacente, véritable salle de bal où un orchestre sur scène jouait des airs entrainants. Nombre de couples tournoyaient sur le parquet ciré.

Alessio prit ma main et y déposa un baiser.

─ Tu m'accordes cette danse ? s'enquit-il, souriant.

─ Bien sûr.

Il me fit tournoyer sur moi-même, avant de me ramener agilement vers lui. On dansa une bonne partie de la nuit, s'embrassant sans cesse. Je n'arrêtais pas de rire.

J'étais si heureuse. Je me sentais si chanceuse.

J'avais épousé l'homme de ma vie, mon grand amour.

Alessio.







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Bon par contre, le coup des diamants, ça me rend mielleuse. Lol. On a tous nos faiblesses.

Bien le style d'Alessio de faire ça.

C'est romantiqueuuuuh

La Lune de Miel (HB tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant