A l'aéroport, une grande queue s'étirait devant le comptoir d'Air France.
─ On est adorable et amoureux et jeune marié, ce serait bien que l'hôtesse nous surclasse, hein ? fit Alessio, poussant notre chariot devant lui.
─ Tu rêves !
─ Pourquoi pas ? On est de bons citoyens français. Allez, je vais tenter de la séduire.
─ T'y arriveras pas, Querido.
─ Dix euros que j'y arrive.
─ Tenu.
Naturellement, malgré les grosses allusions d'Alessio, il ne se passa rien. Je ris devant la moue dépitée d'Alessio et l'embrassai deux fois de suite sur la joue pour le consoler. Il me fila les dix euros, l'air déçu.
─ Merci de ta générosité, dis-je, les mettant dans la poche kangourou de mon pull.
─ Pff.
Dans la zone de transit, je m'achetai un magazine et un grand thé vert au jasmin. Récemment, je prenais parfois une boisson chaude le soir, généralement du thé ou parfois une tisane, ça m'aidait à mieux dormir, avais-je remarqué. Alessio acheta une bouteille d'eau, des chips, et l'un de ces oreillers de voyage. Je les avais toujours trouvés un peu vains. Dans le sens, vaniteux.
─ T'as vraiment besoin de ça ? lui demandai-je, levant les yeux de mon Sudoku.
Il me pressa affectueusement le genou, avant de faire glisser mes lunettes de vue sur mon nez pour m'embêter.
─ Ouais, j'ai besoin de ça. Tu me vois jeune et frais, mais mes cervicales ne sont plus ce qu'elles étaient, plaisanta-t-il en tapotant l'oreiller.
Je glissai mes lunettes dans mes cheveux en souriant.
Une demi-heure plus tard, on s'installait à nos places dans le Boeing d'Air France à destination de Paris CDG. L'avion était plein à craquer, à mon grand regret. J'étais assise entre Alessio et, apparemment, une gentille dame âgée, qui me sourit lorsque je lui jetai un coup d'œil. Par le hublot, sous le ciel noir, je vis le tarmac lui aussi illuminé. Un véhicule dédié au transport des bagages, clignotant tout ce qu'il pouvait, passait juste à côté de notre avion.
─ Mais qu'est-ce que t'as, des puces ? jetai-je à Alessio, amusée.
A côté de moi, Alessio n'arrêtait pas de gigoter.
─ Non, je cherche juste une position confortable.
Il avait de longues jambes et ne semblait pas hyper à l'aise dans cet espace réduit.
─ On aurait dû prendre des places en première, dit-il avec regret.
─ Avec quel argent ? T'as tellement dépensé pour la lune de miel, je ne vois pas comment tu pourrais ne pas être totalement fauché à l'heure qu'il est.
─ T'occupes, ma douce, ce ne sont pas tes affaires.
─ Un peu quand même. On a fait partage des biens, non ?
─ Mais c'est qu'elle a du répondant, la Danette.
Alessio passa le coussin arrondi autour de son cou et me décocha un clin d'œil grivois, comme s'il venait de me faire un strip tease ou quelque chose.
─ Tu es ridicule, avec ça, lui dis-je de but en blanc, sourcil dressé.
Ses yeux bleus foncé pétillaient de malice. Il prit l'air songeur.
─ Peut-être, mais, au moins, je n'aurai pas un torticolis en descendant de cet avion demain matin, contrairement à... d'autres.
Je ne me sentais pas du tout visée.

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La Lune de Miel (HB tome 4)
ChickLitAlessio et Dani se sont dit " oui ". Certains leur disent " non ". Arriveront-ils à faire face aux défis de leur mariage ou feront-ils naufrage aux premiers écueils ? " La Lune de Miel " raconte les premiers mois du mariage d'Alessio et de Dani. Cer...