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Alessio


─ Au fait, dis-je à Thomas alors qu'on descendait la rue, s'éloignant du musée. Y'a un atelier sur les pastels qui commence la semaine prochaine. Je pensais m'inscrire. Ca te dit de venir ?

Il réfléchit un instant.

─ Faut voir.

─ Quoi ? J'étais sûr que ça t'intéresserait !

─ Tu sais, je suis assez calé sur le sujet...

Je ris.

─ Non mais écoutez-le, ça va, les chevilles ? Je vais aussi proposer à mon père. T'en seras, ou pas ?

Thomas se frotta les mains d'un air satisfait.

─ Bien sûr, fiston ! Les Trois Mousquetaires seront de retour ! Bon, ben, à plus, gamin, hein ? Ciao.

Thomas et moi nous séparâmes sur le trottoir, alors qu'un taxi donnait des coups de klaxons furieux de l'autre côté du boulevard.

Je sortis mon téléphone de la poche de ma veste et appelai Dani comme promis. Elle décrocha à la dernière sonnerie.

─ Salut, ma puce.

─ Salut ! Vous avez fini ?

─ A l'instant. T'es dans le coin ? On se retrouve devant le métro ?

─ Oui, j'arrive, bouge pas.

Je raccrochai. Je n'eus pas à attendre longtemps pour voir Dani arriver, tout sourires. Elle était sublime, pas de doute. Son manteau était ouvert sur une chemise à carreaux rouges qu'elle portait sur une petite robe bleue, et des bottes lacées de cuir brun que je lui avais déjà vu arborer les hivers précédents. J'admirai la façon dont ses collants de dentelle mettaient ses jambes en valeur tandis qu'elle marchait vers moi. Je me rappelai la façon peu cavalière dont je l'avais prise la veille et des sentiments variés m'assaillirent. Argh ! Trop bon. Argh ! J'avais déconné. Etc.

Elle avait toujours sa queue de cheval sur le côté, une coiffure que j'aimais énormément la voir porter, je ne sais pas trop pourquoi. Je crois que ça me rappelle de bons souvenirs d'enfance.

Arrivée à ma hauteur, elle jeta les bras autour de mon cou, m'offrant ses lèvres douces et pulpeuses. Je n'aimais pas le gloss, mais le goût de framboise que le sien me laissa en bouche me fit frémir, parce que c'était elle qui le portait. Je tirai gentiment sur sa queue de cheval, puis je dénouai un peu son écharpe rouge et inspirai profondément le parfum de son cou tout chaud. Mêlé à l'odeur de sa peau, son parfum préféré était tout bonnement enivrant, tellement que je me permis de la respirer une seconde fois, frottant mon nez contre sa peau avec délices. Tant pis si on était en pleine rue et que les passants se dévissaient le cou pour nous regarder.

Dani se tortilla entre mes bras et rit.

Le son que je préférais au monde.

─ Je te kiffe, me dit-elle familièrement en guise de salut, et elle tira malicieusement sur ma lèvre avec ses dents, yeux chocolat pétillants.

J'étais TELLEMENT heureux, ça me donnait le vertige. Subitement submergé par l'émotion, je me retrouvai incapable de parler, la gorge nouée. Puis, d'une voix éraillée :

─ Putain, Dani, tu ne sais pas ce que tu m'as fait... moi-même, je n'en sais rien, putain.

Dani me lécha la joue, malicieuse, et ma queue se réveilla aussitôt dans mon caleçon. Bordel, elle est à moi. C'est ma femme. Je la pris par la main, embrassai le bout de ses doigts, lui faisant les gros yeux :

La Lune de Miel (HB tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant