La Lune de Miel (HB tome 4)

18

Alessio et moi explorâmes la vieille ville, qui était charmante, avant de partir à la recherche du musée local.

On se disputa - rien de sérieux - parce qu'on avait perdu notre chemin. Toutes les ruelles se ressemblaient.

─ T'es trop borné ! jetai-je à Alessio. Je te dis que c'est par là.

─ Mais pas du tout, c'est par là. Google le dit.

─ Ah, si Google le dit ! Mais genre tu sais lire une carte, toi, maintenant... ?

En guise de représailles, Alessio m'assena un coup de dépliant que la tête. Il souriait d'une oreille à l'autre. Je le fusillai du regard.

Excédée, je lui tournai le dos et m'éloignai à grands pas. Je l'entendis rire.

─ Roh, Danette ! On va bien finir par trouver. Boude pas, ma douce.

Il me rattrapa et me ramena contre lui en posant le bras sur mes épaules.

On déambula plus de deux heures dans le musée, errant d'une salle à l'autre. Il y avait pas mal de touristes. Pendue au bras d'Alessio, je prenais le temps de lire les petits écriteaux à côté des tableaux et des statues, tandis qu'Alessio en croquait certains dans son carnet. Parfois, j'y jetais un œil. Il était vraiment doué.

─ Super, fis-je, impressionnée.

Alessio parut tout gêné.

─ Tu trouves ?

─ Carrément.

─ Mouais, ça pourrait être mieux, mais merci. (Il m'embrassa sur le nez). Tu as faim ?

─ Oui, avouai-je. Il est déjà 14 heures.

─ Allez, on y va.

En sortant, bras dessus bras dessous, on alla directement déjeuner. J'étudiai le menu du bistrot où on s'était installé.

─ Je pense que je vais prendre un vatapa et du riz, dis-je, rassemblant mes boucles sur mon épaule.

Je pensai aussitôt à ce qu'en avait dit Magali et poussai un grognement. Elle avait de beaux cheveux bruns et ne s'en rendait probablement même pas compte, tout occupée qu'elle était à se focaliser sur tous les autres.

─ Un « Vatapa » ? répéta Alessio, qui examinait encore son menu. C'est quoi ?

─ C'est en gros du poisson au lait de coco et au citron vert. Ca pique un peu. C'est très bon.

─ Mmmmm, fit Alessio. Tu me ferais goûter ?

─ On verra. Et toi, tu vas prendre quoi ?

─ Un steak, je pense. Il faut que je fasse le max d'énergie pour pouvoir continuer à te supporter tout le reste de l'après-midi... Aieuh !

Je lui avais donné un petit coup de fourchette sur le poignet en guise de représailles.

Une jeune femme à la queue de cheval teinte en auburn vint prendre notre commande. Lorsqu'elle posa le regard sur Alessio, je la vis écarquiller les yeux, puis battre des cils.

─ Qu'est-ce que je vous sers ? demanda-t-elle, l'intérêt audible dans sa voix.

─ Salut, répondit Alessio en anglais. Un Vatapa pour madame et une picanha grillée pour moi.

─ Très bien. Et pour les boissons ? enchaîna-t-elle, en anglais elle aussi.

─ Une bière et un Coca, s'il vous plait.

Elle lui sourit d'un air ingénu en se mordillant la lèvre inférieure.

─ Bien sûr. Tout de suite.