La Lune de Miel (HB tome 4)

16

Daniela

Je me penchai sur Alessio jusqu'à ce que mes cheveux lui caressent la joue.

─ Meu amor...

Il poussa un grognement ronchon. Souriant, je déposai des baisers autour de son oreille, puis dans sa nuque, en passant les doigts dans ses épais cheveux bouclés. Brusquement, Alessio roula sur le dos et m'attrapa à bras le corps.

─ Hé ! piaillai-je, riant.

─ J'ai la dalle, m'avertit Alessio en me faisant tomber dans le lit à ses côtés. Je vais te manger.

Je ris aux éclats tandis qu'il faisait mine de mordre mon épaule.

─ Toute cette bonne chair, me taquina-t-il en pinçant ma cuisse. Tu es ENORME.

─ C'est pas vrai, arrête ! Je vais préparer le petit-déjeuner, promis.

─ Vite, alors. Sinon, je te jure, tu feras bien l'affaire, délicieuse créature.

Je pouffai et me tortillai en tous sens tandis que ses mains me chatouillaient.

Lorsque je réussis finalement à m'extirper de ses bras, un bon quart d'heure avait passé.

Échevelée et le sourire aux lèvres, je me faufilai dans la cuisine. La pièce était agréable, calme et baignée de lumière. Je lançai une playlist sur mon téléphone, que je posai sur le plan de travail illuminé de soleil. Encore une belle journée sur notre bout de terre.
Je regardai le jour éclatant par la fenêtre, la plage scintillante, et sortis un saladier du placard. Puis, chantonnant, j'entrepris de préparer la succulente pâte à crêpes de Nana, dont elle m'avait transmis la recette après des mois de supplications.

« S'il te plait, Nana ! Tu veux pas me dire ? Alors que je suis ta petite-fille préférée, on le sait.

─ Tu es surtout la seule. Désolée, mais il faut le mériter, Dani », répondait-elle systématiquement.

Le jour de mon anniversaire, elle m'avait réveillée tôt et avait fait sauter les crêpes sous mon nez. Embrumée de sommeil, j'avais tout noté tandis que Maman et Juan dormaient encore, et englouti une demi-douzaine de ces merveilles bien avant qu'ils ne nous rejoignent.

Ce souvenir heureux me rendit encore plus légère.

J'avais déjà retourné cinq crêpes quand Alessio surgit finalement dans mon dos et passa les bras autour de moi.

Il frotta son nez sous mon oreille.

─ Ce que tu sens bon.

─ Merci, Querido, mais c'est pas moi, c'est les crêpes. J'ai gratté deux gousses de vanille pour mettre dans la pâte.

─ Mais non, je parle de toi, encore toi, toujours toi.

─ La chair fraîche, c'est ça ? le taquinai-je, presque timide.

Alessio enfouit son nez dans mes cheveux en inspirant profondément, puis planta un baiser sur mon épaule nue. Je le buvais des yeux au lieu de regarder le contenu de ma poêle, charmée. Il portait son caleçon, rien d'autre, et j'adorais la façon craquante dont ses cheveux étaient en désordre au réveil.

─ Attention, ça va brûler ! me jeta-t-il, l'œil amusé, ravi de mon intérêt.

─ Mince.

Je déposai la crêpe dans le plat de service qui contenait le reste de la pile.

─ Ca va ? demanda Alessio avec un sourire.

─ Oui. Bien dormi ?

─ Pas beaucoup, dit-il, goguenard, et je lui fis les gros yeux.