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   Un ponton de bois surmonté d'une petite lampe à la lumière douce, et rien d'autre autour ; une plage de sable blanc qui paraissait argenté sous le croissant de lune, une végétation d'un vert sombre et luxurieux. La nuit tropicale était chaude et humide.

Incertaine, je regardai le yacht s'éloigner, nous laissant seuls entourés de nos valises. Puis je levai les yeux sur Alessio, une question dans les yeux. Il me sourit, l'ignorant délibérément.

─ Ca va ? fit-il.

─ Oui, oui...

─ Qu'est-ce qu'il y a, ma chérie doucette ? Mon cupcake ? Mon muffin ! Dis-moi.

Je roulai des yeux.

─ C'est que, enfin... je n'arrive toujours pas à savoir où on va au juste, dis-je.

─ Hmm. C'est vrai, ça... c'est chiant, hein ?

Je mis les poings sur les hanches.

─ Tu fais le mystérieux, Alessio !

Il rit, s'amusant de mon impatience. Se penchant en avant, il me vola un petit baiser. Mon cœur fondit de nouveau devant mon Alessio taquin et malicieux. J'aimais tellement le voir comme ça. Le voir heureux. Avec moi.

─ Tu es inquiète ? demanda-t-il, retrouvant son sérieux.

Je lui souris.

─ Non, je me sens en sécurité avec toi. C'est juste que je meurs de curiosité.

─ Encore un peu de patience. Allez, dis-moi. Quelle est la valise dont tu as le plus besoin tout de suite ?

─ Celle-ci, dis-je en désignant un petit bagage de cuir brun contenant mes affaires pour la soirée.

Sans crier gare, Alessio me souleva dans ses bras. Je poussai un petit cri surpris.

─ Mais attends, on n'est pas censé faire ça après ? fis-je, m'agrippant à son cou et estimant la distance d'avec le sol.

─ Y'a pas de règles, rétorqua Alessio affectueusement. On fait ce qu'on veut, mon cœur.

Fredonnant, il souleva mon sac, traversa le ponton de bois à grands pas et se mit à marcher sur le sable.

─ Et les valises ? m'enquis-je, jetant un coup d'œil par dessus son épaule, derrière nous.

─ Je vais retourner les chercher. Elles ne risquent rien, de toute façon. Je te mets d'abord à l'abri.

─ Oh...

Je regardais alentour, étonnée. Il n'y avait rien que ce pan de plage de sable blanc, avec son petit ponton et son unique lumière. On atteignit un sentier clair qui serpentait vers de grands palmiers, agités par la brise nocturne, bordé de petites lumières qui éclairaient la voie. Au bout de quelques centaines de mètres, une adorable petite villa apparut au détour des arbres touffus. Elle était blanche et percée de larges baies vitrées toutes orientées vers la mer. Un peu plus haut, sur la colline, je distinguai une route qui serpentait entre les arbres ; le temps qu'on atteigne la maison, je ne vis aucune voiture passer. Le ciel nocturne était bardé d'étoiles, ce qui m'apprit qu'on était effectivement loin de la ville.

A croire qu'on était au milieu de nulle part.

D'autant que strictement personne, en dehors des gens qui avaient assisté à la cérémonie, ne savait qu'on était tous les deux, loin de tout.

A cette pensée, un frisson d'excitation me parcourut.

─ On y est, ma Dani.

Alessio sortit une clé de la poche de son pantalon blanc et ouvrit la porte. Il pressa un interrupteur et de petites lumières, encastrées au plafond, éclairèrent l'entrée d'une douce lueur. Le vestibule donnait sur un beau séjour agréable ; deux canapés turquoise ornés de coussins d'un vif mandarine encadraient une table basse de bois blond, sur laquelle était posé un vase argenté qui débordait de roses rouges et de lys blancs.

La Lune de Miel (HB tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant