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Je n'avais pas entendu Papa rentrer la veille au soir, mais à présent, je l'entendais chantonner dans la cuisine. Ou plutôt, brailler à tue-tête. Il me semblait qu'il s'agissait d'une chanson de Patrick Bruel.

Alessio était réveillé aussi et écoutait ces vocalises en souriant. Il me regarda et son sourire s'accrut.

─ Coucou, la plus belle.

Je ronronnai littéralement. Je n'allais pas refuser un si beau compliment de bon matin.

─ Coucou, mon Alessio.

─ Ton père est tellement marrant, j'adore.

Je roulai sur lui et posai le bout de mon nez contre le sien.

─ Il est déjà 10 heures ! On a tellement dormi. Vous partez à quelle heure pour l'exposition ?

─ On s'était dit fin de matinée là-bas donc on va pas tarder. On va sûrement manger un bout dans le coin. (Il me tapota la fesse). Tu veux faire quoi, aujourd'hui ?

J'haussai les épaules.

─ On peut aller se balader et boire un verre ? Il fait froid mais il fait beau.

─ Tu me rejoins dans Paris, alors ? Je t'appelle quand on a terminé.

─ D'accord.

Alessio planta un baiser sur mon arc de cupidon avant de me faire basculer sur le lit. Il me chatouilla brièvement. Je ris malgré moi.

─ Tu penses vraiment que je vais te laisser tomber ? demanda-t-il brusquement, caressant ma mâchoire jusqu'à mon oreille. Tu étais sérieuse, hier soir ?

Il mordilla mon menton, avant de déposer un petit baiser sur mes lèvres. J'étais immensément soulagée qu'il ne soit plus froid et contrarié. Je détestais ça, ça me déstabilisait, et je culpabilisais. L'expression d'Alessio était calme, contrairement à la veille, mais il semblait soucieux. Je secouai la tête, caressant ses joues qui piquaient déjà.

─ Non, mais... ce que je pense, c'est que ta mère t'a mis dans une situation impossible. On est ensemble mais tu as aussi besoin de ta famille. Et surtout de ta mère. On en a qu'une. Je n'aime pas ça.

─ Daniela, c'est toi, ma famille. Tu es une Clément aussi, maintenant.

─ Merci, Alessio, mais soyons réalistes, je ne pourrai pas te suffire, et c'est important pour moi que les choses s'arrangent entre vous. Qu'est-ce que tu penses qu'on doive faire pour que Sophie accepte les choses ?

─ Rien du tout. J'y ai réfléchi à New York. C'est son problème.

J'ouvris de grands yeux.

─ Rien, sérieusement ? C'est ça, ta réponse ?

─ Ouais.

Je croisai les bras sur ma poitrine.

─ Tu n'es pas contente ? fit Alessio, soupirant. Dani, on ne va pas forcer les choses.

─ Non, mais... et si je lui parlais, moi... ?

Alessio secoua la tête et descendit du lit.

─ Surtout pas, Dani. De toute façon, ce sont mes affaires...

─ Non, Alessio, ce sont NOS affaires, corrigeai-je d'un ton ferme alors qu'il ouvrait l'armoire. Ca me concerne aussi. Mince, je n'ai jamais voulu être une source de conflit pour ta famille. Ne m'exclus pas, s'il te plaît, Querido...

─ Ma mère n'allait pas bien réagir. Tu le savais, moi aussi. Tant pis. On fait notre vie, c'est tout.

─ Je devrais aller lui parler, répétai-je.

La Lune de Miel (HB tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant