La Lune de Miel (HB tome 4)

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Alessio

Alors que je réunissais mes affaires pour partir, Margot s'avança vers moi avec un sourire espiègle.

─ Hey, mon chou !

─ Arrête.

─ Tu pars déjà ?

─ Comme tu vois.

─ Je me suis dit qu'on pouvait aller ensemble à la soirée...

Je la considérai d'un air incrédule. Et puis quoi encore ?

─ On peut très bien y aller chacun de son côté, hein, Margot.

Elle me fit la moue, bouche en cul de poule, bras croisés sur la poitrine.

─ Antoine ne sera pas content. Je lui ai dit que tu m'accompagnerais. Il s'attend à nous voir arriver là-bas ensemble.

Je n'étais pas du tout surpris. C'était bien le genre d'Antoine, de me mettre sa copine dans les bras. Je me penchai pour éteindre l'ordinateur.

─ Antoine m'en a pas parlé et je suis pas ton babysitter.

Juste comme je disais ça, mon téléphone se mit à vibrer dans la poche de ma veste en jean. Oh, non. Margot afficha un air triomphant. En soupirant, j'avisai l'écran. « Toinou ».

─ Ouais, Antoine ? fis-je, réprimant un soupir de défaite.

─ Salut, Alessio ! T'as fini ? Margot est avec toi ?

─ Ouais et ouais.

─ Ca t'embête si elle fait le trajet avec toi ? T'as ta moto. Je sais que t'as toujours un casque en rab, tu conduis prudemment et ce serait quand même plus sympa que le métro, toute seule...

Quelle logique imparable, ma foi.

─... OK.

─ Merci ! C'est super sympa. A toute.

─ A toute.

Je raccrochai et fusillai Margot du regard. Elle se contenta de passer la main dans ses cheveux avec une expression hautaine signifiant « je te l'avais bien dit ».

Sans un mot, je quittai le bureau. Elle me suivit en trottinant. Qu'est-ce que ça m'énervait ! On se retrouva sur le trottoir encore luisant de pluie. Le soir était tombé depuis plus d'une heure, l'air était humide et froid.

─ Je suis par là, marmonnai-je, et mes mots formèrent de la buée devant mon visage.

Arrivés à la moto, je tendis son casque à Margot, avant de passer le mien. Je mis mes gants.

J'enfourchai la moto sans proposer à Margot de l'aider, mais je l'observai dans le rétro au cas où. Elle se débrouilla comme une chef et s'empressa d'enfermer ma taille entre ses bras.

Je fis rugir la moto. Margot poussa un petit cri effrayé et surpris. Réprimant un sourire, je m'engageai dans la circulation, louvoyant entre les voitures.

**

─ Wah, c'était super, me dit Margot quinze minutes plus tard alors qu'on s'arrêtait devant l'immeuble de Maxence. Ca fait longtemps que je n'ai pas fait de moto. Antoine n'a qu'une patinette électrique !

─ Et alors ? C'est sympa, la patinette.

─ Moins excitant, quand même...

On était debout l'un près de l'autre sur le trottoir mouillé et elle se mordillait la lèvre en me fixant d'un air énamouré. Brusquement, elle m'attira vers elle et me vola un petit baiser.