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(Alessio)


─ Je sais, mon amour, dis-je d'une voix apaisante. C'est momentané.

Dani posa les poings sur les hanches.

─ Ay, Alessio ! Ca va faire trois semaines ! Tu as l'impression que ça nous fait du bien ?

─ Oh, Dani..., fis-je, renfilant mon t-shirt. Ca se passe plutôt bien, quand même, non ?

─ Non ! râla Dani, et elle donna un coup de poing à l'oreiller. J'en ai marre de tout le temps devoir faire attention, du manque de spontanéité... limite je dois prendre rendez-vous avec toi pour faire l'amour. Ca me tue. C'est pas romantique.

─ Ca a aussi un côté positif, non ? Ca rajoute du piquant, je trouve. On ne sait jamais quand on pourra le faire.

─ Non, Alessio, c'est juste chiant ! C'est suprêmement chiant et ça me rend folle. Je veux qu'on parte d'ici. (Elle jeta les bras autour de mon cou et me supplia du regard). Querido, je veux être seule avec toi.

─ On en a déjà parlé, Dani..., rappelai-je d'une voix douce, apaisante. J'attends mon salaire.

─ Tu me saoules, grogna Dani, sautant du lit. Comment ça se fait que ça te dérange pas, de vivre comme ça, toi ? A croire que tu t'amuses.

Elle enfila sa robe d'un geste rageur, ignorant ses sous-vêtements, et alla s'asseoir au bureau. Je remis mon short, l'embrassai dans les cheveux et la laissai, quittant la chambre.

En bas, je retrouvai Thomas et Martial. Il me fit un high five. J'étais content de le voir, en fait.

─ Hé, ça fait longtemps, Alessio !

─ Un bail. Ca va ?

─ La forme. Dis donc, désolé, me glissa-t-il discrètement.

─ Ca arrive, t'as pas fait exprès. Comment va la vie ?

Dani descendit quelques instants plus tard, les cheveux détachés, démaquillée, les ongles des mains et des pieds fraîchement vernis de rouge vif. Sublime, quoi.

Martial lui sourit d'un air timide.

─ Et voilà la plus cool !

Dani l'ignora et ouvrit le frigo pour prendre de l'eau.

─ La plus belle ? embraya Martial, cherchant le compliment qui ferait le plus mouche.

Dani poussa un soupir irrité.

─ C'est un commentaire d'une maladresse infinie compte tenu que tu viens de me voir à poil, ou pas loin.

Effectivement, Dani n'en avait rien à foutre de la flatterie. Sauf quand ça venait de moi, et encore.

─ Oups. Encore désolé ?

─ Pardon ? tonitrua Thomas, n'en croyant pas ses oreilles. Comment ça, t'as vu ma fille à poil ?

Il tendait déjà vers Martial la lame du couteau avec lequel il se coupait un bout de fromage.

─ C'était un accident, précisai-je, et j'abaissai le couteau. Et je crois bien qu'il n'a rien vu du tout, hein, Martial ?

─ Une mèche de cheveux tout au plus, confirma Martial, inquiet de l'hostilité de Dani.

─ Tu restes dîner, Martial ? demanda-t-elle d'une voix douce. Je précise que c'est une question, pas une invitation.

Aoutch.

Martial rougit légèrement. Pauvre Martial. Dani était tellement... Dani, parfois. Des années auparavant, de loin, je l'avais vue faire pleurer un type en boîte. PLEURER. Je ne sais pas ce qui s'était passé au juste, et je ne tiens pas à le savoir. Dans tous les cas : dur.

La Lune de Miel (HB tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant