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Magali m'attendait sous un abribus, juste à la sortie du métro, devant le cinéma. 

Elle portait un béret rouge, joliment incliné sur l'oreille, une robe pull gris clair, des collants brillants et des bottines à talons hauts.

Et un inconnu lui réchauffait les mains en lui souriant.

Je m'arrêtai net sur une marche, n'en croyant pas mes yeux.

─ Magali ! appelai-je, hésitante.

Magali se détacha vivement du type et se tourna vers moi, surprise.

─ Dani..., bafouilla-t-elle, confuse. T'es déjà là ?

Elle avait le visage rouge coquelicot.

─ Comme tu vois, fis-je, terminant de monter les marches. Tu ne me présentes pas ?

Magali rougit encore plus.

─ Oh, heu... Dani, voici Sutan. Sutan*, mon amie Dani.

/* « Sutan » se prononçant joliment « Soutane »./


─ Enchantée, fis-je sur le ton qu'on emploie généralement pour poser une question.

Autrement dit, « Qui es-tu et d'où sors-tu au juste ? »

Le type hocha la tête en m'offrant un sourire timide mais chaleureux. Il avait de grands yeux noirs bordés de longs cils de poupée, le teint basané et des cheveux noirs et ondulés, coupés court.

Eh bien, pas de doute, il était charmant.

Et, de façon tout à fait intéressante, ce n'était DEFINITIVEMENT pas Valentin.

─ Je vous laisse, dit-il avec un accent chantant que je fus incapable d'identifier. A bientôt, ma chère Magali.

─ A bientôt, roucoula Magali, des étoiles plein les yeux.

Je la pris par le bras tandis qu'elle regardait le dénommé Sutan traverser la rue, l'air rêveur.

─ Mag...

─ Dani ! (Elle me sourit). Comme je suis contente de te voir. (Elle entortilla une boucle de mes cheveux autour de son doigt). Oh ! Tu es superbe, comme toujours.

─ Toi aussi, fis-je, presque accusatrice.

Elle était effectivement très en beauté, beaucoup plus que d'habitude. La robe. Les bottines. L'air enamouré et radieux. Je la secouai par le bras.

─ Magali ! Qu'est-ce qui se passe ?

─ Oh, Dani, soupira-t-elle, et elle me sourit d'un air idiot. Il faut vraiment que je te parle.

Tu m'en diras tant.

─ D'accord. Allons nous asseoir.

On alla s'installer dans un café libanais, où on commanda du pain pita, du houmous et un plein pichet de chocolat chaud.

─ Ce n'est pas ce que tu crois, commença Magali sur un ton d'excuse, se tordant les mains. Je... il est nouveau dans la boîte, il ne connaît pas bien la ville, je le renseignais.

─ Ah ouais ? A d'autres. Tu as vu comment il te regarde... ?

Magali gloussa nerveusement et porta les mains à ses joues.

─ Arrête ! piailla-t-elle. Tu trouves ? Mais non... il me regarderait jamais, arrête !

─ Évidemment que si, Magali.

Elle s'illumina comme un arbre de Noël et m'étreignit vivement, ce qui me prit de court.

─ Oh, Dani ! Je pense à lui nuit et jour. Il est merveilleux !

La Lune de Miel (HB tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant