La Lune de Miel (HB tome 4)

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Riant et plaisantant, notre petit groupe se dirigea vers le ponton au bout duquel nous attendait le yacht.

Alessio me tenait par la main. Juste derrière nous, Lula suivait avec Niki à son bras. Cassio papotait avec ma tante, et mes parents fermaient la marche. La nuit était tombée depuis peu et le ciel était d'un violet intense, tirant vers le noir. Les premières étoiles étaient visibles, et la lune montrait son croissant. Je me sentis bêtement contente en apercevant la lune le premier soir de ma lune de miel.

Les quelques invités formèrent une haie d'honneur jusqu'au début du ponton de bois.

─ Prête ? demanda Alessio, serrant ma main dans la sienne.

Je pris une inspiration et lui fis un grand sourire.

─ Oui.

On s'avança entre les visages souriants, tandis qu'on nous jetait des poignées de riz, pour la chance, et des vœux de bonheur. Ma mère me souffla un dernier baiser.

Je saluai mes parents, mes amis et le reste de la famille, la gorge nouée.

─ Bon voyage ! Profitez bien !

C'était la fin d'une époque et le début d'une autre.

Au bout du ponton, le yacht d'un blanc immaculé oscillait doucement sur l'eau.

Un type en livrée nous attendait sur le pont, souriant, le cheveu brun plaqué en arrière. Alessio le salua, puis sauta à ses côtés. Il me tendit la main pour m'aider. Je posai la paume dans la sienne, soulevai ma robe et le rejoignis. Aussitôt, il écrasa sa bouche sur la mienne, me prenant totalement au dépourvu. Il suçota sensuellement ma lèvre inférieure et, d'instinct, j'entrouvris la bouche pour répondre à son baiser. Sa langue s'enroula autour de la mienne et je retins un soupir. Lorsqu'Alessio me lâcha, je lui souris d'un air complice quoique réprobateur, avant de jeter un coup d'œil gêné au type en livrée. Apparemment, il avait patiemment attendu qu'on en ait terminé.

─ Mme Clément, M. Clément, nous salua-t-il en français, très courtois. Toutes mes félicitations pour votre mariage et bienvenue à bord de l'Amiral.

─ Merci.

─ Je suis Matteo, je vais m'occuper de vous jusqu'à notre arrivée. Si vous voulez bien me suivre.

Nous lui emboîtâmes le pas jusqu'à la proue du bateau, ou des sièges capitonnés de cuir blanc encadraient une table vernie, abritée d'un auvent rouge. Une petite lampe éclairait l'ensemble d'une lueur douce. Des oreillers colorés et molletonnés étaient disséminés ici et là, participant à l'ambiance cosy et chaleureuse.

─ Installe-toi, me dit gentiment Alessio.

J'obéis. Alessio s'assit en face de moi, sur la banquette, et dénoua son nœud de cravate de la main gauche, sa main forte.

─ Ca va, Mme Clément ? s'enquit-il avec un sourire.

Il défaisait les deux premiers boutons de sa chemise blanche. Je n'arrivais pas à le lâcher des yeux. Il était tellement beau ce soir ; séduisant dans sa chemise et son pantalon de lin blancs, barbe de trois jours taillée avec soin, le cheveu bouclant proprement. Il semblait serein, une expression de joie tranquille sur le visage, le regard amoureux, ardent, même...

Ce regard m'emplissait d'excitation, de joie, et me troublait en même temps. Il fallait que je me détende. Tout allait bien se passer.

─ Ca va très bien, chuchotai-je à Alessio tandis que Matteo nous servait à chacun une flûte de champagne.

Il s'éclipsa, nous laissant seuls.

─ Dis donc, tu étais vraiment obligé de m'embrasser comme ça ? ajoutai-je, haussant un sourcil.