forsaken || Percy Jackson ; Héros de l'Olympe

prologue

I woke after dark today, I think I've done something to upset the stars again
The moon won't return my calls, But I deserve itI deserve it all

- forsaken, Paris Paloma

2007- Oklahoma

Maelia avait cessé de croire à l'existence des dieux il y a quatre ans.

À l'époque, elle en avait huit et avait grandi en écoutant les élucubrations de sa grand-mère druidesse. Gwendolyn Le Lann avait éduqué sa petite-fille en lui apprenant tout de leur héritage. Elle lui avait appris à respecter la nature, elle lui avait appris à se montrer reconnaissante envers les dieux, elle lui avait appris tous les détails de la roue de l'année, et bien sûr, elle lui avait appris l'histoire de leur culture, la manière dont les romains les avaient chassés de leurs terres, les forçant à choisir : s'adapter ou disparaitre.

Maelia aurait aimé que sa grand-mère lui apprenne à se battre contre les monstres.

Gwendolyn aussi l'aurait voulu, mais elle n'en n'avait pas eu le temps.

Maelia ne comprenait toujours pas comment elle avait survécu à cette tragédie. Et elle ne comprenait pas pourquoi elle avait survécu. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait survécu si c'était pour passer son temps à fuir les monstres entrés dans sa maison.

Cela faisait une semaine qu'elle avait fui ses monstres. Et cela faisait une semaine qu'elle devait fuir de nouveaux monstres. Un nouveau type de monstres cette fois, ceux des histoires que sa grand-mère lui lisait le soir.

La jeune fille de 12 ans ne savait plus où aller. Elle s'était réfugiée dans une maison en ruines pour se cacher de ses assaillants. Elle ne comprenait pas pourquoi ces monstres la poursuivait, elle n'était qu'une adolescente de 12 ans, elle n'avait rien de spécial. Ce n'était qu'une ado à problèmes qui avait reçu un étrange cadeau quelques jours plus tôt.

Elle tenait fermement la pomme dorée dans sa main, les yeux fermés, concentrée sur son objectif. Lorsqu'elle avait trouvé cette pomme dorée dans sa main en se réveillant d'un étrange rêve, elle pensait qu'elle était en train de devenir folle. Puis jour après jour, elle a appris à s'en servir. Et cette pomme fut la bénédiction qu'il lui fallait pour fuir.

Oui, Maelia avait cessé de croire à l'existence des dieux.

Elle ignorait depuis combien de temps elle se trouvait là, à prier des dieux auxquels elle ne croyait plus pour survivre une journée de plus.

Mais après un moment, un très long moment, elle entendit des bruits, des bruits sourds d'une lutte acharnée et finalement, le silence.

Maelia détestée être enfermée ainsi. Elle était terrifiée à l'idée d'être enfermée dans l'obscurité la plus profonde. Elle avait toujours eu peur de l'obscurité et de ce qu'il s'y cachait. Alors elle prit un risque : elle ouvrit doucement le placard dans lequel elle s'était cachée, priant silencieusement des dieux auxquels elle ne croyait pas de la sauver.

C'est alors que des bruits de pas s'approchèrent de sa cachette. Maelia leva la tête et découvrit un garçon devant elle. Il la détaillait du regard et elle en fit de même. Il devait avoir quelques années de plus qu'elle, il était grand, blond et athlétique. Elle ne doutait pas un instant qu'il devait briser de nombreux cœurs, ses yeux bleus pétillants en était la preuve. Le seul défaut de ce garçon, c'était la cicatrice pale qui traversait son visage, lui donnant un air de guerrier qui ferait tomber n'importe qui.

Le garçon s'attarda quelques instants sur les chaussures de la jeune fille avant de lui sourire sincèrement. Maelia avait reçu ces étranges chaussures en même temps que la pomme d'or qu'elle serrait entre ses doigts. À première vue, il s'agissait d'une simple paire de Converses, mais lorsqu'on disait le mot "Maïa", des ailes apparaissaient sur chacune d'entre elle.

Le garçon s'accroupie pour se mettre à la hauteur de la jeune fille et lui demanda :

- Comment tu t'appelles ?

Maelia ne répondit pas, trop méfiante pour coopérer avec un inconnu. Le garçon le comprit immédiatement, il se souvenait de l'époque où il était perdu, abandonné et livré à lui-même.

- Je m'appelle Luke. Continua le garçon.

Maelia jeta un œil à l'épée en bronze du garçon, méfiante. Luke baissa les yeux vers son épée avant de se relever et de la poser sur la table basse à côté de lui. Il revint vers la jeune fille et tendit la main vers elle.

- Je sais ce qu'il t'arrive, à quel point c'est effrayant et je peux t'aider.

- Pourquoi tu ferais ça ? Demanda Maelia.

- Tu vois ces chaussures. Dit-il en désignant les converses qu'elle avait au pieds. J'ai les mêmes, moi aussi j'ai reçu ma première paire quelques jours avant que les monstres ne m'attaquent.

- Elles viennent d'où ?

Luke hésita un instant, comprenant qu'expliquer toute l'histoire à la jeune fille n'était pas la meilleure idée.

- Viens avec moi. Dit-il. Je t'expliquerai tout ce que tu veux savoir, et je te protègerai.

- Pourquoi tu ferais ça ? Demanda à nouveau Maelia.

- Parce que je suis un demi-dieu, comme toi, et que moi je n'abandonne pas ma famille.

Maelia jaugea du regard Luke pendant quelques secondes avant de craquer et de saisir sa main. Le garçon l'aida à se relever et Maelia regarda autour d'elle, découvrant deux autres adolescents. Le premier était un garçon de grande taille d'origine hispanique, Maelia tiqua quelques instants en découvrant les yeux d'un brun sombre similaire aux siens. Le deuxième était un garçon d'origine japonaise, lui aussi assez mince et aux cheveux foncés. En revanche, il avait un cache-œil noir à la place de son œil gauche. Les deux garçons portaient eux aussi des armes semblants sortir d'une reconstruction historique.

- Voici Chris et Ethan. Les présenta Luke.

Les deux garçons la saluèrent et la jeune fille répondit d'un hochement de tête avant de regarder autour d'elle, déstabilisée et s'attendant surement à une nouvelle attaque.

- Ils sont mort. Expliqua Luke. Tu ne crains plus rien, pas avec nous.

Maelia hocha doucement la tête avant de murmurer son prénom en posant ses mains sur ses bras, aussi effrayée que frigorifiée. Luke sourit d'un air rassurant et retira son sweat zippé pour le déposer sur les épaules de la jeune fille avant de poser sa main dans son dos pour l'inciter à avancer.

- Viens, on va tout t'expliquer.