XXXIX.

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Maelia se demandait pourquoi les dieux avaient besoin d'avoir des trônes tellement imposant. Elle trouva la réponse presque immédiatement : ils voulaient se sentir puissant et ils voulaient que toute personne se trouvant face à ces douze trônes réalisent ce qu'ils étaient : rien. Ils voulaient que ceux qui s'approchaient d'eux se sentent petits, impuissants et faibles.

Maelia détourna bientôt son regard de cette salle du trône et ce qu'elle représentait. Les Parques elles-mêmes étaient venues recueillir le corps de son frère et la jeune fille de 15 ans n'avait pu se résoudre à partir. Alors elle observait la scène seule, cachée, brisée.

- C'est fini. Dit l'une des Parques en levant un fil bleu que Maelia identifia comme le fil de la vie de son frère.

Les Parques soulevèrent le corps de Luke, enveloppé dans un linceul vert et blanc et se sont apprêtées à l'emporter.

- Attendez.

C'était la première fois que Maelia voyait son père, il ne ressemblait en rien à la personne qu'elle verrait plus tard, là il avait sa véritable apparence : celle d'un homme assez jeune, les cheveux noirs bouclés et des yeux bleus (qu'elle aurait aimé avoir). Mais le sourire narquois qui illuminait d'ordinaire son visage était remplacé par une expression emplie de souffrance. Maelia se demanda sincèrement s'il avait un jour aimé Luke, parce que la manière dont il agissait semblait le montrer. Il portait un chiton blanc, ses sandales et son casque ailé (les ailes de son casque battaient au rythme de ses pas) et même George et Martha semblaient en deuil.

Il s'approcha du linceul de son fils, découvrit son visage et l'embrassa sur le front. Maelia l'entendit murmurer quelques paroles en grec ancien, qu'elle identifia comme une ultime bénédiction et un chuchotement, un simple "adieu".

La jeune fille passa les heures suivantes dans un brouillard, les Olympiens étaient trop occupés à se congratuler pour leur victoire et à célébrer leurs héros pour s'occuper d'elle et c'était très bien. Elle avait toujours été seule, toute sa vie, Luke avait été une lueur d'espoir mais cette lueur avait disparu aussi violemment qu'elle y était entrée.

Elle profita de sa présence ici pour voler de nombreuses vivres, sa survie allait devenir plus compliqué à présent que les dieux et les titans ne cherchaient plus à s'entretuer. Elle avait trahi les deux camps et était devenue l'ennemie numéro 1, elle devrait donc continuer sa route comme elle l'avait toujours fait : seule. Et sa survie était maintenant sa priorité, même si, l'espace d'un instant, elle se demanda à quoi cela servait. Tout le monde voulait la voir morte, et désormais qu'elle n'avait plus Luke, ni Chris, elle se demanda sincèrement pourquoi elle continuait de se battre ? Ne serait-ce pas plus simple de renoncer et d'accepter le destin funeste que lui réservait Zeus ou les soutiens de Chronos ?

Cet instant ne dura qu'une seconde, mais il serait déterminant pour le futur.

Elle revint à elle, se rappelant de ce que lui avait appris son frère : "quoi qu'il arrive, rappelle-toi que la survie c'est primordial. Le reste passe après. Si tu survie à la confrontation, alors tu as gagné la bataille. " c'est pourquoi elle cala son sac à dos sur ses épaules et entrepris de quitter l'Olympe le plus furtivement possible. Mais Maelia aurait dû se douter qu'elle ne pourrait se cacher du dieu des voyageurs et des voleurs.

- Tu vas quelque part ? Demanda le dieu, adossé contre la porte de l'ascenseur.

Maelia ne répondit pas, elle s'était montrée stupide à s'attarder tant de temps ici, elle aurait dû fuir quand le dieu était occupé à glorifier la mémoire du (pas si) grand Percy Jackson.

- Oui. Répondit-elle d'un ton qui se voulait détacher : Je pars loin de vous et de vos conneries.

Hermès se redressa, laissant tomber son masque narquois, et s'approcha de sa fille.

forsaken || Percy Jackson ; Héros de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant